Jeudi 16 juillet, la police de l’environnement de Hanoï au Vietnam a arrêté, à proximité du stade de Hoang Cau, un taxi qui transportait, en contrebande dans son coffre, les restes d’un tigre congelé ainsi que 11 kg d’os de tigre. C’est la 3e saisie du même type depuis le début de l’année.
Le Dr Dang Tat, expert à l’Institut d’écologie et des ressources biologiques (IEBR) du Vietnam, autorité scientifique de la CITES, a identifié l’animal comme étant un jeune spécimen de 57 kg tué récemment. Les os, quant à eux, proviendraient de 2 tigres adultes. Il est encore trop tôt pour affirmer si il s’agit d’un animal sauvage ou en captivité. « Pour compléter l’enquête policière, nous appelons les autorités à effectuer des tests ADN afin de déterminer d’où provenaient ces tigres », a déclaré Nguyen Dao Ngoc Van, chargé de projets au bureau TRAFFIC – réseau de surveillance du commerce de la faune et de la flore sauvages – un programme commun du WWF et de l’UICN.
Bien que la question du commerce illégal du tigre et des autres espèces sauvages reste très préoccupante, Nguyen Dao Ngoc Van a tenu à saluer le travail encourageant et impressionnant effectué par la police de l’environnement. Deux autres saisies ont déjà eu lieu dans un magasin à Hanoï en début d’année représentant plus de deux tonnes de produits dérivés et 23 kg de divers morceaux de tigre congelés.
Moins de 4.000 tigres sauvages dans le monde
Il reste aujourd’hui moins de 4000 tigres sauvages dans le monde, dont 50 spécimens au Vietnam. Les six sous-espèces de tigre sont recensées sur la liste rouge de l’UICN. Le braconnage constitue une menace majeure pour la survie de ces tigres. « Il est essentiel que la protection des tigres soit renforcée dans toute l’Asie du Sud Est par des patrouilles anti-braconnage » déclarait Sarah Gillet, Chargée de programme Mékong WWF-France.
Les tigres sont inscrits à l’annexe I de la CITES, interdisant ainsi le commerce international de ces derniers ou de leurs dérivés. Bien que le Vietnam appartienne à la CITES, et ait interdit le commerce de tous les tigres à l’intérieur de son territoire, celui-ci continue notamment du fait de l’utilisation des os dans les médecines traditionnelles, de la consommation de leur viande comme un tonifiant, de l’utilisation de leur peau pour les trophées et la décoration. Cette dernière saisie arrive tout juste une semaine après que la Banque Mondiale ait déclaré que toute exploitation du tigre devait être prohibée car elle mènerait à l’extinction des tigres sauvages.
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