En septembre 2008, la Commission de la Sécurité des Consommateurs (CSC) avait rendu un avis sur la sécurité de l’alcool à brûler et des gels allume-feu, dans lequel la Commission concluait à la dangerosité des allume-feu liquides et gélifiés, en particulier de ceux à base d’éthanol. Elle suggérait de mener des investigations sur les allume-feu solides apparemment plus sécuritaires, pour en déterminer plus précisément les avantages et les limites d’usage.
Afin de compléter ses recommandations sur les produits allume-feu, la Commission avait décidé donc d’instruire un projet d’avis sur la sécurité des produits allume-feu solides, qui fait l’objet du présent rapport. Cet avis avait pour premier objectif de comparer les risques d’exposition aux brûlures par les allume-feu solides à ceux observés avec les allume-feu liquides ou en gel, surtout ceux comportant de l’éthanol dans leur composition.
Pour la CSC, l’objectif d’étude est bien atteint : les allume-feu solides apparaissent en effet nettement moins dangereux et il devient légitime d’en recommander l’usage de préférence aux produits liquides. Cependant la commission estime que la norme allume-feu est insuffisante pour tester systématiquement ces caractéristiques. Selon l’étude de la CSC, ces produits présentent des risques d’intoxication et de suffocation.
Risques d’intoxication
concrètement, l’étude de la composition des produits, y compris les produits présentés comme « écologiques » ou « respectueux de l’environnement » montre la présence de soufre et de benzène. D’autre part la combustion des produits libère, à proximité, des produits toxiques qui ne doivent pas être en contact avec des aliments cuits sur un barbecue.
Il s’agit de risque d’intoxication aigüe et non chronique qui peut-être géré par un usage correct : ventilation suffisante autour du foyer, pas d’usage en foyer intérieur non raccordé, attente de la combustion complète du produit pour l’utilisation des braises aux fins de cuisson. Les recommandations d’usage doivent systématiquement en tenir compte. Les essais normalisés aussi. Ici encore la norme doit évoluer et prendre en compte ces paramètres.
Les données des CAPTV sont éloquentes, le risque majeur observé pour ces produits est leur ingestion par des jeunes enfants. Mais il ne semble pas que le risque toxique soit important car il s’agit d’une exposition aigüe, et non chronique, à des produits à faible absorption digestive et à faible toxicité par cette voie d’exposition.
Mieux protéger les enfants
Il représente en revanche un risque sérieux et probablement sous évalué car non recensé par les CAPTV qui ne sont pas consultés pour ce type d’urgence vitale pédiatrique. Car, à l’instar des arachides, l’ingestion de produits difficiles à mâcher par un enfant moins de 48 mois peut entraîner un risque de fausse route. Dans le cas présent, l’enfant risque de confondre un produit de droguerie avec un produit alimentaire (ressemblance de certains conditionnements unitaires ou en tablettes avec des petites pâtisseries ou des confiseries).
Certes, ces produits ne doivent pas être laissés à la portée des enfants, et les enfants ne doivent pas être laissés sans surveillance, mais il en est de même pour de nombreux produits liquides dangereux qui doivent pourtant être conditionnés dans des emballages de sécurité. La Commission souhaite que, ici encore, les travaux de normalisation permettent de prendre en compte ce type de risque.
En conclusion, si la Commission de la Sécurité des Consommateurs (CSC) considère qu’il faut plutôt encourager l’usage des allume-feu solides de préférence aux produits liquides, mais qu’il est aussi souhaitable que les travaux d’actualisation de la norme NF1860-3 des allume-feu intègre les éléments qui ont été soulevés dans cette étude.
Pour en savoir + : Consulter l’avis complet de la CSC
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