François Fillon a précisé les contours de la future taxe carbone qui devrait être lancée dès 2010. Dans un article à paraître ce week-end dans le Figaro Magazine, le Premier minitre affirme qu’elle sera progressive, qu’elle n’intégrera pas l’électricité et n’entrainera pas de hausse des prélèvements obligatoires.
En pleine polémique à droite comme à gauche sur l’opportunité et les modalités de cette taxe carbone, François Fillon apporte des éclaircissements sur cette contribution climat énergie qui fixera la tonne ce carbone à 14 euros. Selon le patron de Matignon, elle « n’entraînera pas de hausse des prélèvements obligatoires ». Ainsi, pour les entreprises, elle sera « compensée par une suppression de la part de la taxe professionnelle qui porte sur les investissements ».
Du côté des ménages, les foyers français devraient bénéficier d’une diminution de la fiscalité sur le travail, soit par une diminution de l’impôt sur le revenu, soit par une baisse des cotisations sociales. François Fillon affirme que cette taxe devra s’adapter aux situations diverses des foyers français : « Il est hors de question d’appliquer uniformément ce dispositif à des Français qui ont le choix et à d’autres qui ne l’ont pas ».
« Oui sur le principe (.) mais… » Alain Juppé
Le Premier ministre évoque la création d’une commission indépendante destinée à mesurer les effets de cette taxe carbone et de proposer d’éventuelles évolutions. Si les élus de l’UMP soutiennent dans l’ensemble le principe de cette mesure, ils sont vigilants sur les modalités. Pour Alain Juppé, c’est « oui sur le principe (.) mais il y a le principe et les modalités (.) On nous dit que ce ne sera pas un impôt de plus, on aimerait en avoir la démonstration concrète », a ajouté l’ex-ministre de l’Ecologie, regrettant qu’un « effort massif » n’ait pas été fait pour développer la voiture électrique.
Pour Jean-François Copé, patron des députés UMP à l’Assemblée nationale, « il est hors de question que ce soit une recette fiscale supplémentaire pour permettre à Bercy de boucher les trous, et il n’est pas non plus envisageable que cette taxe génère des inégalités géographiques ». Si dans l’ensemble, les élus de droite serrent les rangs et se disent favorable au principe, ils discutent les modalités.
Invité ce matin sur Europe 1 à réagir sur ces informations, Nicolas Hulot a estimé le prix de départ de la tonne de carbone fixé à 14 euros « trop faible pour être efficace ». Initiateur de cette contribution, l’animateur écologiste souhaiterait par ailleurs que cette taxe soit étendue à l’électricité considérant qu’« il faut réduire notre consommation d’énergie, y compris notre consommation électrique. »
« Encore un effort » demande Ségolène Royal
La gauche critique cette contribution qui n’intègre pas l’électricité et qui exclut les industriels les plus pollueurs. Fer de lance de cette opposition, Ségolène Royal se montre farouchement opposée à cette taxe qu’elle avait pourtant soutenu lors de la campagne présidentielle. Après avoir dénoncé une taxe « injuste » et « inefficace » à La Rochelle le week-end dernier, elle demande « encore un effort » à François Fillon pour qu’il abandonne son projet. « Bientôt vous renoncerez peut-être à cette taxe », espère la présidente de la Région Poitou-Charentes dans une interview accordée au Parisien.
Le Président Sarkozy recoit cet après-midi à l’Elysée la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot, accompagnée du nouveau député européen Jean-Paul Besset sous la bannière Europe Ecologie, un proche de Nicolas Hulot.Par ailleurs, Nicolas Sarkozy pourrait s’exprimer prochainement sur le sujet. Une réunion ministérielle « d’arbitrage » est programmée demain sur cette question, qui pourrait permettre d’éclaircir encore un peu plus les modalités de cette future taxe.
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