Le Régime social des indépendants (RSI) et l’Institut de veille sanitaire (InVS) annonce la poursuite de leur surveillance des artisans retraités qui ont été exposés à l’amiante au cours de leur carrière professionnelle. Selon les premiers résultats de l’étude qui se poursuit, 16 % des artisans seraient malades
Débuté en 2005, le dispositif de surveillance « Espri » (pour « Epidémiologie et surveillance des professions indépendantes ») couvre depuis 2008 sept régions françaises (Aquitaine, Basse et Haute-Normandie, Limousin, Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes). En septembre 2009, les artisans résidant dans ces régions et qui ont pris leur retraite récemment en 2008 seront à leur tour sollicités.
L’objectif de ce dispositif est de repérer les artisans ayant pu être exposés à l’amiante durant leur carrière professionnelle afin de leur proposer un bilan d’exposition et éventuellement un suivi médical. Depuis le lancement du dispositif en 2005, sur 6 800 artisans qui ont participé, 4 500 (67 %) ont été considérés par les experts comme ayant été possiblement exposés à l’amiante durant leur vie professionnelle et ont bénéficié d’un bilan médical.
16 % des artisans touchés
Parmi les 1 250 artisans ayant réalisé un bilan médical complet, près de 16 % présentaient au moins une pathologie (le plus souvent bénigne) pouvant être liée à une exposition à l’amiante. Des résultats plus détaillés sont attendus début 2010. Pour rappel, on considère que ces maladies liées se déclarent en moyenne entre 20 à 40 ans après le début de l’exposition.
L’amiante est une fibre minérale naturelle massivement utilisée pendant plus d’un siècle, dans des milliers de produits à destination industrielle ou domestique, pour ses performances techniques remarquables associées à un faible coût. Interdite en France en 1997, on la retrouve encore massivement dans les conduites et canalisations, les faux-plafonds, les mortiers, les colles, etc.
Présente encore dans les bâtiments construits avant 1997, toute manipulation ou extraction d’amiante ou de poussières d’amiante doit donc faire l’objet de précautions. La maintenance et la rénovation de ces bâtiments représentent en effet un risque. Les expositions courtes et répétées aux poussières d’amiante peuvent en effet provoquer de graves maladies respiratoires.
Cancers des poumons et de la plèvre
De 400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu, les fibres d’amiante invisibles dans les poussières de l’atmosphère se déposent au fond des poumons. Elles peuvent alors provoquer des maladies bénignes comme les plaques pleurales ou graves comme les cancers des poumons et de la plèvre, les fibroses (ou asbestose. Certaines maladies peuvent survenir même pour de faibles expositions. La répétition de l’exposition augmente la probabilité de tomber malade.
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