L’adoption récente de la loi de programmation du Grenelle Environnement ainsi que les objectifs du sommet de Copenhague impliquent pour le transport de marchandises un nouveau départ, pour un développement performant et sobre en carbone. C’est pourquoi le gouvernement français a décidé de relancer l’activité de fret ferroviaire.
C’est donc dans ce cadre et alors que la crise économique marque très fortement l’activité du transport ferroviaire de marchandises qu’il faut construire son futur et assurer sa pérennité. Il convient ainsi de corriger le déséquilibre en défaveur des modes plus écologiques qui n’a fait que s’accroître ces 25 dernières années. Leur part modale est passée de 42% en 1984 à seulement 14% en 2007, tout en ne parvenant pas à trouver un modèle économique équilibré.
Ainsi, les nouveaux objectifs du gouvernement traduisent une volonté claire de voir se développer les transports ferroviaires, fluviaux et maritimes en faisant évoluer la part modale du non-routier et du non-aérien de 14% à 25% à l’échéance 2022. Il s’agit d’offrir une alternative systématique à tous les camions internationaux, les camions longues distances et les franchissements alpins et pyrénéens.
Reconquérir les parts de marché par le fret ferroviaire
Une première étape rendue particulièrement difficile par la crise économique devrait permettre d’atteindre une croissance de 25% de la part modale du fret non routier et non aérien d’ici à 2012 pour porter celle-ci à 17,5% du total.
La réussite de ces objectifs passe avant tout par la reconquête de parts de marché par le fret ferroviaire : la croissance des modes les plus respectueux de l’environnement devrait en effet être assurée à 85% par le mode ferroviaire et à 15% par le fluvial. Or, si la croissance continue de la route est une tendance que l’on retrouve à l’échelle de l’Union Européenne, le recul du fret ferroviaire n’est pas une fatalité, puisque, dans certains pays et, certes, dans des contextes industriels et de politiques publiques différents, le fret ferroviaire a mieux résisté qu’en France (de 2000 à 2006, le trafic ferroviaire de marchandises -en tonnes/kilomètres- a augmenté de 52% en Allemagne, 25% en Grande Bretagne et 22% en Suisse).
Le mode ferroviaire doit donc consolider et renforcer sa part de marché sur les flux massifs industriels où il a toute sa pertinence, tout particulièrement dans le transport des matières dangereuses. La mise à disposition de l’ensemble des opérateurs d’une infrastructure performante contribuera notamment a l’atteinte de cet objectif.
Transfert du transit
Le but est aussi de transférer au mode ferroviaire une partie importante du transit routier. Pour cela, les entreprises ferroviaires opérant en France doivent se développer au niveau européen pour proposer des offres de transport performantes et renforcer leur compétitivité par rapport à la route. A cet égard, les autoroutes ferroviaires constituent également une réponse adaptée.
Ces objectifs ambitieux ne pourront être atteints qu’avec la mobilisation de tous les acteurs économiques concernés. Dans un secteur ouvert à la concurrence, l’Etat exercera son rôle de régulateur et de soutien à toutes les initiatives contribuant au développement du mode ferroviaire de transport de marchandises, en utilisant notamment les travaux encore récents issus du comité opérationnel du Grenelle. Le Gouvernement a engagé un programme d’actions dans des secteurs innovants (autoroutes ferroviaires, transport de fret à grande vitesse actuellement assuré en mode aérien ou routier, etc.) et plus classiques (actions spécifiques sur l’accès aux infrastructures, définition d’un Réseau Orienté Fret, et investissements prioritaires sur l’infrastructure).
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