Après la découverte d’une épave contenant des bidons de déchets toxiques la semaine dernière au large de la côte sud italienne, preuve est faite que la mafia calabraise se servait de la Méditerranée comme poubelle.
Cette découverte réalisée grâce à la confessions d’un mafieux repenti n’est toutefois qu’une première étape pouvant conduire à d’autres trouvailles. « Selon les confessions de mafieux repentis, la ‘Ndrangheta a été payée ces vingt dernières années pour se débarrasser des déchets radioactifs en mer » explique Sebastiano Venneri, vice-président de l’association de défense de l’environnement italienne, Legambiente. Selon lui, ces déchets ne représentent « pas de danger pour les baigneurs », mais pour la chaîne alimentaire: « à partir des planctons contaminés, on risque de retrouver des substances toxiques dans nos assiettes« .
Par ailleurs, le repenti a expliqué cette semaine à la presse italienne que la ‘Ndrangheta « avait transporté des milliers de fûts radioactifs en Afrique »: « en arrivant au port de Bosasso (port somalien surveillé à l’époque par les militaires italiens), les militaires italiens détournaient le regard« .
Le laxisme de l’Etat
De nombreuses affaires du genre étaient remontées à la surface ces dernières années mais il semblerait qu’à chaque fois, l’Etat classait l’affaire. « C’est peut-être de la désinvolture de la part de l’Etat italien, mais il ne faut pas écarter l’hypothèse d’une volonté délibérée d’enterrer ces affaires« , affirme Sebastiano Venneri.
De même, dans un entretien à la presse publié cette semaine, l’ex-procureur de Reggio-Calabria Francesco Neri témoigne de « la légèreté » de l’Etat dans ces dossiers: en 1995, « le ministère de la Justice (lui) avait refusé un crédit de 50.000 euros » pour financer des recherches en mer, et ce « sans la moindre explication« .
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