Alors que la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno annonçait le futur ramassage des algues vertes en mer, un chercheur de l’Ifremer, Alain Ménesguen, juge que cette solution n’est pas la bonne pour venir à bout de ce fléau.
A l’occasion d’une conférence de presse du Conseil scientifique de l’Environnement de Bretagne, Alain Ménesguen, directeur de recherche à l’Ifremer explique que « faire du ramassage intensif et surtout en mer, cela va augmenter la production d’algues vertes. Cela ne tranche pas le problème à la source« . Revenant sur les déclarations de Chantal Jouanno, il explique « on a proposé de donner de l’argent public pour ramasser les algues en mer. Il faut savoir que c’est très difficile d’aller dans cette zone, il faut des barges. Et que fait-on: on les ramène sur la plage?, on les remet en mer?« .
Les nitrates à l’origine du phénomène
Selon ce spécialiste, le phénomène des marées vertes ne pourra être réduit de manière efficace que si l’on diminue de façon drastique la teneur des eaux en nitrates, principaux responsables du phénomène. » La lutte contre les phosphates n’a été qu’un placebo coûteux et inutile, seuls les nitrates d’origine agricole sont en cause. Les fuites d’azote des bassins versants bretons sont, de 3 à 5 fois supérieures à la normale : 33 mg/l d’eau en moyenne. Je suis formel : pour être efficaces et suivies d’effets sensibles sur les marées vertes, les teneurs en nitrates doivent être ramenées en dessous de 10 mg/l« , précise Alain Ménesguen.
Quant à la toxicité de ces algues, un médecin du centre antipoison de Rennes, Alain Baert, a expliqué que « tant qu’on laissera des tas d’algues, il y aura un risque pour ceux qui vont les ramasser et les manipuler« . Les algues en décomposition dégagent en effet du H2S, hydrogène sulfuré, qui, en forte concentration, s’avère un risque pour l’organisme humain.
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