L’Afsset a publié hier un avis confirmant la nécessité d’encadrer plus strictement l’exposition des fibres céramiques réfractaires, et protéger notamment les salariés de ces fibres classées cancérogènes de catégorie 2 par les instances européennes.
L’agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail a étudié l’intérêt d’une limitation stricte de l’exposition à ces fibres. L’Afsset confirme ainsi l’intérêt d’une valeur limite d’exposition professionnelle à 0,1 f/cm3, en moyenne sur une journée de 8 heures, pour les fibres céramiques réfractaires (FCR).
Cette valeur a été adoptée le 30 juin 2009 et elle représentait une division par 5 de la valeur limite précédente. Elle place désormais la France en tête de la protection contre les risques des fibres céramiques réfractaires. Cette nouvelle valeur correspond à un excès de risque résiduel de cancer du poumon de 5 cas pour 10.000 travailleurs exposés.
Les fibres céramiques réfractaires sont des agents classés par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérogènes possibles pour l’homme (catégorie 2B). Cependant, pour ce cancérogène sans seuil de toxicité, seule la valeur la plus basse possible est acceptable (principe « ALARA » ). L’Afsset recommande donc au ministère chargé du travail de réévaluer cette valeur régulièrement, afin de l’abaisser.
Solutions de substitution
Dans l’attente, elle rappelle aux employeurs leur obligation de mettre en ?uvre des solutions de substitution pour limiter les expositions des travailleurs au strict nécessaire. Actuellement, sur le plan technique, des alternatives existent, notamment pour des températures inférieures à 1200°C. En complément de la valeur limite d’exposition professionnelle sur 8h, l’Afsset recommande de ne pas dépasser, sur une période de 15 minutes, une concentration correspondant à 5 fois la valeur sur 8 heures (VLEP-8h) afin de protéger les salariés des effets d’éventuels pics d’exposition.
A l’heure actuelle, les FCR sont employées essentiellement pour des applications professionnelles dans l’isolation et le calorifugeage d’équipements au sein de divers secteurs de l’industrie lourde (principalement les fours dans le secteur des métaux ferreux et non ferreux, du verre, de la céramique, de la chimie, de la pétrochimie?) mais également en quantité moindre dans d’autres secteurs d’activité (transport ferroviaire, automobile, aéronautique, etc.).
D’après l’enquête SUMER de 2003, environ 104 000 salariés en France seraient exposés aux fibres céramiques réfractaires dans différents secteurs d’activité. Selon l’enquête sur les fibres réalisée en 2006 par l’INRS, 10 000 salariés manipuleraient régulièrement ces fibres dangereuses. Réservées à des applications spécifiques, leur emploi requiert des mesures de prévention strictes.
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