Le Réseau Environnement Santé veut relancer le débat sur les dangers pour la santé du Bisphenol A et du PFOA. Après le dernier avis rendu par l’Afssa, l’association écologiste demande que la nocivité de ces perutrbateurs endocriniens soient enfin prise en compte.
Fin juillet, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) avait considéré que ces composés chimiques représentaient des risques « négligeables » pour la santé. Pour le collectif, l’Afssa doit de nouveau se pencher sur cette question, en prenant en compte les données les plus récentes sur le Bisphénol A et le PFOA pour réexaminer ses avis sur ces deux perturbateurs endocriniens.
On retrouve le Bisphenol A dans les canettes, boites de conserve, bouteilles réutilisables, ciments dentaires, certains type de biberons en plastique, des appareils ménagers comme les bouilloires. Stable et résistant, le bisphénol A est massivement produit et largement dispersé dans l’environnement.
Soupçonné d’être responsable de la baisse de fertilité
Ce composé serait susceptible d’entraîner diabète,maladies cardio-vasculaires, cancer, obésité, troubles du comportement, troubles de la fertilité et d’atténuer chez les personnes exposées l’efficacité des thérapies du cancer du sein et de la prostate. On retrouvait aujourd’hui traces de ce composé dans presque tous les organismes vivants, les nourrissons étant les plus à risque avec une exposition pouvant être décuplée. Comme perturbateur hormonal, le Bisphenol A pourrait affecter la reproduction d’animaux de laboratoire et être responsable de la diminution de la spermatogenèse chez l’homme.
Le PFOA se retrouve dans des usages comme les ustensiles de cuisine, les cosmétiques, les emballages (pizza et pop corn par ex), dans les produits anti-tâches et anti-salissures présents dans les textiles, les vêtements, les chaussures, les meubles et les moquettes, dans les peintures, les lubrifiants et cires pour sols et voitures. Selon le RES, le PFOA avec un autre composé perfluoré le PFOS, le composé de toxicité voisine, est rendu directement responsable de la baisse de la qualité du sperme dans une étude réalisée au Danemark publiée en juin 2009 (chez les hommes les plus imprégnés, la baisse du nombre de spermatozoïdes est proche du seuil d’infertilité).
98% des américains imprégnés
Le RES affirme que l’AFSSA n’a pas pris compte cette étude pourtant publiée dans une revue scientifique de renom pour répondre publiquement fin juillet 2009 à la question posée par l’UFC sur la toxicité des poêles et elle continue d’affirmer que le risque est négligeable pour l’homme. Le Réseau rappelle qu’au niveau européen, le PFOA est déjà classé comme cancérogène de classe 3 « possibilité d’effets irréversibles » et toxique pour la reproduction de classe 2 (« risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant »). Ce cancérogène imprègnerait la quasi-totalité de la population (98 % des Américains).
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