C’est aujourd’hui que s’ouvre à Paris le procès en appel du groupe Total, suite à la pollution provoquée par le naufrage de l’Erika en 1999.
Pour rappel, en décembre 1999, l’Erika se brisait en deux au large des côtes bretonnes et déversait 20.000 tonnes de fioul avant de sombrer, ravageant ainsi 400 km de côtes, la faune et la flore marines. Cette pollution avait provoqué la mort de dizaines de millier d’oiseaux.
Jugé en première instance par le tribunal correctionnel de Paris en 2008 à Paris, Total avait été condamné à 375.000 euros d’amendes, sanction maximale pour pollution maritime, ainsi qu’au paiement de 192 millions d’euros de réparations. Le tribunal avait reconnu la notion de « préjudice écologique« , permettant ainsi aux associations de protection de la nature et aux collectivités locales d’obtenir réparation des dommages causés à l’environnement.
Pour sa défense, Total avait soutenu que l’Erika avait un « vice caché » et s’estime donc trompé sur l’état du navire lors de son examen par ses services. La société rejette alors la responsabilité du naufrage sur l’organisme de contrôle maritime italien, Rina, condamné en première instance à 175.000 euros d’amende pour avoir accordé son certificat de navigabilité à l’Erika.
Total responsable selon l’Etat
Pendant un mois et demi, ce procès en appel, présidé par Joseph Valentin, verra donc passer à la barre huit prévenus, 94 parties civiles et entre 30 et 50 experts et témoins, selon le parquet général de Paris. Six personnes sont encore en cause au plan pénal : Pollara, le gestionnaire nautique, Savarese, l’armateur, Rina, la société de classification, Total SA ainsi que deux filiales du groupe pétrolier : Total Transport Corporation et Total Petroleum Service.
De son côté, l’Etat sera toujours représenté au procès en appel, où selon Benoît Chabert, son avocat, interrogé par l’agence Reuters, il ne demandera pas davantage d’argent mais soutiendra le principe de la responsabilité de Total.
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