L’effet été indien ? L’épidémie de grippe A s’est installée en France il y a seulement un mois, mais semble déjà en perte de vitesse. A quelques semaines d’une campagne de vaccination nationale sans précédent, le virus H1N1 apparaît de plus en plus inoffensif.

Omniprésente dans les médias il y a encore 4 semaines, 500 000 consultations plus tard, l’épidémie de grippe A ressemble de plus en plus à une grosse baudruche en train de se dégonfler. Pas ou très peu de cas graves enregistrés, une épidémie molle, une population sereine, est-ce que le sacro-saint principe de précaution n’aurait pas atteint ses limites ?

Après avoir débutée en fanfare, l’épidémie de grippe A apparait pour l’heure plus modérée que prévue il y a encore quelques semaines. Selon l’estimation du Réseau Sentinelles, les consultations pour syndromes grippaux vus en médecine générale la semaine dernière a été estimée à 217 cas pour 100 000 habitants (soit 136 000 nouveaux cas), au-dessus du seuil (102 cas pour 100 000).

Pour rappel, l’incidence des consultations pour syndrome grippal avait été estimée il y a 2 semaines à 234 cas pour 100 000 habitants. Si l’épidémie se poursuit en France, elle demeure modérée et semble même baisser d’intensité, au regard des chiffres des 1 300 médecins qui participent au Réseau Sentinelles.

La Bretagne, le Sud-Ouest, le Centre la Corse encore épargnés

Sur le plan régional, 17 régions avaient dépassé le seuil épidémique la semaine dernière. Les incidences les plus élevées ont été notées en : Champagne-Ardenne (539 cas pour 100 000 habitants), Nord-Pas-de-Calais (415), Poitou-Charentes (340), Rhône-Alpes (329), Basse-Normandie (232) et Provence-Alpes-Côte-d’Azur (226). Si le Nord de la France apparaît particulièrement touché, la Bretagne, le Sud-Ouest, le Centre et la Corse semblent encore des régions quasiment épargnées par le virus H1N1.

La grippe touche toujours majoritairement les jeunes avec un âge moyen des personnes affectées par le virus de 24 ans. Les femmes demeurent plus nombreuses à consulter (52%) que les hommes qui représentaient 48% des cas la semaine passée.

L’épidémie de grippe ne suscite toujours pas d’inquiétudes sur le plan des complications. Les médecins ne rapportent par de cas inquiétants avec un taux d’hospitalisation des cas inférieur à 1,1%. Seules 4 demandes d’hospitalisation ont été enregistrées dont 2 pour complications (respiratoires), et 2 pour mesures préventives (1 femme enceinte et 1 enfant dont la mère est enceinte et pour lequel il y a eu une demande de prélèvement).

Fin de l’épidémie dans l’hémisphère Sud et hausse dans l’hémisphère Nord

Au niveau international, selon l’Institut national de veille sanitaire, la fin de la vague épidémique se confirme dans l’hémisphère Sud. A l’inverse, la circulation de la grippe, ininterrompue depuis mai 2009, s’intensifie actuellement dans plusieurs pays de l’hémisphère Nord avec une reprise variable dans le temps et dans l’espace. La situation est relativement stable dans la zone intertropicale, moins touchée par l’épidémie. A ce stade, on ne dispose pas de données fiables pour qualifier la situation en Inde et en Chine continentale, précise l’INVS.