Yohann Van Waeyenberghe, un Rémois de 41 ans atteint d’un cancer de la thyroïde, a réclamé hier devant le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne, 1,5 million d’euros de dommages et intérêts à l’Etat français pour avoir occulté les risques du nuage radioactif de Tchernobyl.
Agé de 17 ans au moment de la catastrophe de Tchernobyl, Yohann Van Waeyenberghe a développé dès 1993 un cancer de la thyroïde, dont la forme « papillaire » révèle selon les experts d’une cause exogène. Il a alors décidé de déposer une plainte à l’encontre de l’Etat français au motif que s’il avait été mieux informé sur les risques encourus, il aurait pu éviter le développement de sa maladie.
En effet, selon son avocat, Me Emmanuel Ludot, la consommation de nombreux champignons frais en 1989 lors du passage du nuage radioactif de Tchernobyl serait à l’origine du cancer de Yohann Van Waeyenberghe. Me Ludot s’appuie sur un rapport d’expert, qu’il avait commandité et qui atteste qu’il existe « de fortes suspicions » de l’existence d’un lien entre le cancer de son client et le passage du nuage.
Me Ludot ajoute que « l’Etat a sciemment menti aux Français, minimisant les faits, de sorte qu’on n’a pas eu accès aux moyens élémentaires de prévention (…) Il aurait suffit qu’il aille à la pharmacie prendre des sachets d’iode, pour sursaturer sa thyroïde et l’empêcher ainsi d’absorber les radiations du Césium 137« .
« Je préfère la voie administrative«
Une première plainte avait été déposée en avril 2000 devant la Cour de justice de la République à l’encontre de Charles Pasqua, Michèle Barzac et Alian Carignon, respectivement ministre de l’Intérieur, de la Santé et de l’Equipement au moment de la catastrophe. Cette dernière avait alors été classée sans suite. Le juge avait en effet réfuté tout lien de causalité entre le cancer de Yohann Van Waeyenberghe et le nuage de Tchernobyl.
« Je n’ai jamais cru à l’issue pénale de ce type de dossier où la règle est +l’enterrement de première classe+, je préfère la voie administrative. C’est celle-ci qui a permis l’indemnisation des victimes dans le dossier de l’amiante« , confiait hier Me Ludot à l’AFP.
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