Selon l’information révélée par Les Echos ce matin, la Grande-Bretagne pourra voir sa facture de gaz et d’électricité augmenter d ‘un quart. Ce supplément servira à financer les quelques 200 milliards de livres d’investissements en infrastructures nécessaires dans les dix ou quinze années à venir.
200 milliards de travaux seraient en effet nécessaires outre-Manche afin de respecter les objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre. C’est du moins ce que révèlent les projections du plus pessimiste des quatre scénarios élaborés par l’Ofgem, régulateur énergétique britannique. Alistair Buchanan, le président d’Ofgem, confie en effet au quotidien économique que « les scénarios montrent que la Grande-Bretagne fait face à de grands défis pour sécuriser ses approvisionnements tout en respectant ses objectifs climatiques« .
Selon plusieurs chercheurs indépendants, le pire scénario de l’Ofgem ne rendrait pas suffisamment compte de l’urgence de la situation. Principale accusée, l’administration travailliste qui ne s’est pas montré assez prévoyante. Or, les JO de Londres arrivent à grands pas et des coupures géantes d’électricité ne sont pas à exclure en l’état actuel des choses.
« La Grande-Bretagne va être de plus en plus dépendante d’importations de gaz«
Une ancienne enquête de The Economist reprise par les Echos ce matin explique la situation britannique en matière d’approvisionnement énergétique. « La Grande-Bretagne a longtemps compté sur le pétrole et le gaz de la mer du Nord pour le chauffage et la production d’électricité, mais le pic de production a été atteint en 1999 et le flux va chuter des deux tiers d’ici à 2015« .
« D’ici à 2023, une seule centrale nucléaire actuelle sera encore en fonction et les plus optimistes n’en attendent pas de nouvelle avant 2017, au mieux. Les centrales électriques au charbon ne sont pas compatibles avec les objectifs drastiques que s’est fixés le Royaume-Uni en matière de pollution et d’émissions de gaz à effets de serre. Quant à la production d’énergies renouvelables, elle est relativement élevée par rapport aux autres pays, mais les objectifs (une augmentation de plus de 50 fois de la production actuelle d’éolien) semblent irréalistes à beaucoup« .
« Du coup, la Grande-Bretagne va être de plus en plus dépendante d’importations de gaz, en particulier pour la production d’électricité, et notamment d’achats en provenance de Russie, qui utilise cette ressource comme une arme diplomatique. Résoudre le problème énergétique sera donc une des priorités du prochain gouvernement ».
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