Plus d’un milliard de personnes souffriraient de la faim dans le monde. La FAO vient d’ouvrir à Rome aujourd’hui la semaine mondiale de l’alimentation qui devrait déboucher sur le lancement d’un partenariat mondial pour développer l’agriculture dans les pays en développement.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture prépare le sommet alimentaire fixé 16 novembre prochain avec un objectif prioritaire, la création d’un « partenariat mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire ». Le forum d’experts réunis cette semaine dans la capitale italienne va se pencher sur une question vitale pour d’un milliard d’hommes et de femmes dans le monde : l’alimentation et plus prosaïquement la faim.
Selon les chiffres de l’ONU, en hausse depuis 2005, 1 personne sur 6 souffrirait de la faim dans le monde. Alors comment fera-t-on pour nourrir 3 milliards de personnes en plus en 2050 ? Par l’agriculture malheureusement encore trop peu dynamique dans les pays en développement.
Beaucoup avaient stigmatisé la flambée des cours des matières premières en 2007 et 2008 pour expliquer les crises alimentaires rencontrées dans de nombreuses régions du monde. Mais au-delà de conjonctures parfois défavorables, on sait aujourd’hui que c’est principalement la faiblesse des investissements agricoles qui fait défaut dans la plupart des pays touchés par la famine.
Accroître la production agricole mondiale de… 70%
Pour nourrir une population mondiale croissante, « l’agriculture doit devenir plus productive tout en relevant les formidables défis environnementaux annoncés », a affirmé aujourd’hui Jacques Diouf, lors de l’ouverture du Forum d’experts de haut niveau sur le thème « Comment nourrir le monde en 2050 ».
Devant 300 experts internationaux rassemblés au siège de la FAO à Rome, le Directeur général onusien a souligné qu’au cours des 40 prochaines années « la demande de nourriture pour l’alimentation humaine et animale et de fibres devrait presque doubler du fait des effets conjugués de la croissance démographique, de la forte augmentation des revenus et de l’urbanisation ». « L’agriculture n’aura d’autre choix que de devenir plus productive », a déclaré Jacques Diouf.
A ce titre, le Directeur général de la FAO a tenu à précisé que « Bien que l’agriculture bio contribue à la réduction de la faim et de la pauvreté et devrait être encouragée, elle ne peut, à elle seule, nourrir une population en accroissement rapide. » Selon les estimations de l’agence onusienne, pour nourrir la population mondiale, qui doit passer de 6,7 milliards à 9,1 milliards en 2050, il faudrait accroître la production agricole de 70%.
Proposé par la France, la FAO lancera lors du prochain sommet alimentaire du 16 novembre prochain, le principe d’un « partenariat mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire ». Ce partenariat devrait bien sûr s’articuler autour de l’aspect politique et financier. Mais il entend également s’intéresser à l’analyse, qui pourrait à la manière du GIEC, constituer un groupe d’experts permanents pour délivrer une expertise internationale, base d’actions futures.
44 milliards de dollars par an
Selon le Comité Catholique contre la Faim dans le Monde (CCFD – Terre Solidaire), impliqué depuis bientôt 50 ans dans le combat contre la famine, « la communauté internationale a raté de nombreuses occasions de s’engager dans une voie responsable pour faire face à l’enjeu alimentaire mondial ». Pour le CCFD ? Terre Solidaire « elle ne doit pas manquer l’échéance du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire du 16 au 18 novembre prochain, à Rome »
La FAO estime que 44 milliards de dollars par an devraient être investis en agriculture dans les pays en développement au titre de l’aide publique au développement, contre 7,9 milliards de dollars aujourd’hui.
> Pour en savoir + : La campagne de CCFD – Terre Solidaire
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