Alors que la campagne de vaccination contre la grippe A devrait débuter d’ici quelques semaines, les Français se montrent de plus en plus réticents face à la vaccination, au point d’être désormais largement majoritaires.
Michel Setbon, spécialiste des question de santé publique et de sécurité sanitaire au CNRS, confie au Figaro aujourd’hui que « dans une étude que nous avions menée en juin auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes, 60% avaient l’intention de se vacciner, et 40% n’en avaient pas l’intention. Des estimations datant de mi-septembre suggèrent que la tendance s’est inversée« .
Ainsi, si seuls quatre français sur dix pourraient se faire vacciner contre le virus H1N1 responsable de la grippe A, ils ne font de surcroit pas forcément partie des personnes les plus vulnérables face au virus. En effet, Michel Setbon explique dans le quotidien qu’une majorité de personnes de plus de 60 ans entendent se faire vacciner. Or la grippe A touche en priorité les plus jeunes.
« Le niveau d’inquiétude est plutôt bas, voire très bas«
Cette décision de non-vaccination est principalement motivée par la non-appréhension de la maladie. Alors que les médias recensaient tous les jours les cas les plus graves, les éventuels décès ou encore les classes ou colonies fermées, il y a encore un mois, la grippe A est désormais reléguée au second rang, voire plus, de l’information. Ainsi, les appréhensions vis-à-vis de la maladie sont limitées.
« L’inquiétude est en général un facteur clé dans l’appréciation subjective d’un risque. Or ici, le niveau d’inquiétude est plutôt bas, voire très bas. La majorité de la population ne voit donc pas dans le vaccin un outil prioritaire. Bien sûr, tout cela peut évoluer très vite. Si l’on apprend que l’épidémie s’emballe, qu’il y a davantage de cas graves ou de décès, il est possible que les Français reconsidèrent la nécessité de se vacciner » explique Michel Setbon.
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