Malgré des discours très alarmistes, les derniers chiffres sur l’épidémie de grippe A laissent entrevoir une certaine décrue depuis plusieurs semaines dans l’Hexagone. Face à ce flop, si le gouvernement maintient son tableau de marché, les critiques se font plus virulentes.
En France métropolitaine, l’incidence des syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimée la semaine dernière, à 189 cas pour 100 000 habitants (soit 120 000 nouveaux cas), au-dessus du seuil (108 cas pour 100 000). Selon le Réseau Sentinelles qui opère ses relevés, cette incidence est « d’intensité modérée », et « stable » depuis maintenant 5 semaines.
Au niveau régional, douze régions avaient dépassé le seuil épidémique la semaine dernière. Les incidences les plus élevées ont été notées en : Nord-Pas-de-Calais (830 cas pour 100 000 habitants), Champagne-Ardenne (571), Alsace (185), Rhône-Alpes (185), Midi-Pyrénées (168), Ile-de-France (168) et Bretagne (153).
Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 25 ans (7 mois à 72 ans); les hommes représentaient 46% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les 1 300 médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité avec untaux d’hospitalisation des cas rapportés inférieur à 1,0%.
Dans les entreprises, on constate pour l’heure l’absence d’impact négatif de cette épidémie sur l’activité économique. « On a l’impression que le soufflé est retombé », affirme Fabienne Beauvisage dans Les Echos. Du côté de l’Education nationale, le catastrophisme n’est également plus de mise. Selon les chiffres du ministère rapportés par le quotidien économique, seulement deux classes et cinq écoles seraient actuellement fermées dans le premier degré du fait de la grippe A (H1N1), tandis que cinq classes et un collège le seraient dans le second degré.
« Irrationnel, irréaliste et illusoire »
Face à cette situation inattendue, comme plusieurs médecins de renom, l’Académie de médecine a donné de la voix en s’inquiétant de la débauche de moyens investis dans la campagne de vaccination. Pour Marc Gentilini, le plan ministériel serait même « irrationnel, irréaliste et illusoire ».
De plus en plus interpelé par cette épidémie « molle », le gouvernement continue de faire face, droit dans ses bottes. Le ministère de la Santé assure qu’il entend poursuivre son plan de marche de prévention et de vaccination défini en septembre dernier. Même si le pic épidémique n’a peut-être pas été atteint, des scientifiques considèrent désormais que le taux d’infection des Français pourrait être revu à la baisse, autour de 10%.
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