L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail a rendu ce matin un nouveau rapport sur les radiofréquences dans lequel elle se prononce en faveur d’une réduction des expositions, et ce, malgré l’absence de preuves formelles sur la nocivité des ondes magnétiques.
Martin Guespereau, le directeur général de l’Afsset commente ce nouvel avis en expliquant qu’il « faut se poser les bonnes questions dès aujourd’hui« , sans attendre de certitudes. « N’attendons pas que les signaux deviennent des pathologies pour avancer dans la réduction des expositions« .
Ce nouveau rapport de l’Afsset a été réalisé par un groupe de travail composé d’experts en la matière et comprenant également des experts en sciences humaines et sociales ainsi qu’un observateur représentant les associations. Dans cet exercice, l’Afsset a également élargi son expertise à l’ensemble des radiofréquences. L’avis émis concerne donc aussi bien les ondes émises par les radios, micro-ondes, antennes-relais, que les téléphones portables, le WiFi, les téléphones sans fil….Toutes ces technologies utilisent des fréquences comprises entre 9 kHz et 300 GHz.
« Une réduction doit être envisagée«
Après avoir étudié toutes les études existantes depuis 2005 et conduit une trentaine d’auditions, les experts ont constaté que si une majorité d’études ne constataient pas d’effets des ondes, un petit nombre d’entre-elles évoquaient toutefois des effets biologiques possibles tels que l’auto-destruction de cellules ou la modification du débit sanguin cérébral. Martin Guespereau précise par ailleurs qu’avec seulement « dix grosses années de recul » on ne pouvait donc pas savoir réellement si ces « signaux » constituent un simple « biais statistique » ou une vraie « tendance« .
C’est cette incertitude qui pousse l’Afsset à vouloir creuser davantage le dossier avec de nouvelles études plus approfondies et en attendant ces résultats, elle juge que des mesures de prudence doivent néanmoins être prises. « Dès lors qu’une exposition environnementale peut être réduite, cette réduction doit être envisagée« , précise donc l’Afsset dans son avis.
Ainsi, pour les téléphones portables, l’Afsset recommande l’utilisation de téléphones « à faible débit d’absorption spécifique« . Quant aux antennes relais, elle demande une cartographie des zones présentant les intensités les plus fortes et une réduction du niveau d’émission dans ces zones, ainsi que la mutualisation des émetteurs.
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