Alors que l’Autorité de sécurité nucléaire a décidé mercredi dernier de classer l’incident intervenu en juin dernier au CEA de Cadarache, en niveau 2, les responsables du site assurent n’avoir pas pris de risques inconsidérés. Le centre procédait au démantèlement de l’atelier de technologie du plutonium, ATPu, où des dépôts de poussières résiduelles ont été fortement sous-estimés.
Serge Durand, directeur du centre de Cadarache situé dans les Bouches-du-Rhône, a tenté de justifié l’incroyable lenteur de cette communication. Le responsable du site exploité par Areva a expliqué pourquoi 4 mois avaient été nécessaires avant de prévenir officiellement l’ASN.
« On a averti l’ASN par téléphone » a affirmé le directeur d’exploitation devant la presse hier soir. Serge Durand a précisé qu’il souhaitait attendre « de comprendre d’où ça vient » avant de le faire par écrit.
« On ne craignait pas l’accident«
Depuis 1986, la production de Mox, aurait engendré l’accumulation de poussières radioactives dans des recoins inaccessibles de l’ATPu, à l’intérieur des 450 « boîtes à gants« , compartiment étanches servant à manipuler le combustible. C’est après avoir démanteler 150 des ces boîtes que les responsables du site ont constaté que les résidus de plutonium atteignaient 22 kg au lieu des 8 kg prévus pour 450 boîtes.
D’après Thierry Charles, directeur de la sûreté de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui a réalisé une inspection ce mardi, « on ne craignait pas l’accident« , car les poussières « n’atteignaient pas les masses critiques« , la limite étant de ne pas dépasser 11 kg par boîte à gant.
De son côté, l’IRSN avait estimé que le démantèlement pouvait « redémarrer sans problème s’il y avait moins de 200 grammes de résidus de plutonium dans une boîte à gant« . Dans les autres cas, le redémarrage ne pouvait se faire avant « d’envoyer un dossier montrant que l’estimation était crédible« , précisait-il dit à l’AFP.
Ouverture d’une enquête préliminaire
En cours de démantèlement, l’Atelier de technologie du plutonium (ATPu) est à l’arrêt depuis 2003 à la suite d’un niveau de sûreté non conforme avec la réglementation actuelle. A la suite de cette révélation, le parquet d’Aix-en-Provence a décidé d’ouvrir aujourd’hui une enquête préliminaire sur cet incident.
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