Le gouvernement belge a donné jusqu’à jeudi prochain à GDF Suez pour conclure un accord concrétisant les « engagements pris de manière informelle » sur le versement de 500 millions d’euros en 2009. Contestant le principe même de ce versement, le patron français semble prêt à jouer le bras de fer dans cette affaire.
Selon l’information révélée par le quotidien belge Le Soir, la Belgique exige de l’électricien français le versement d’une taxe de 250 millions d’euros inscrite au budget 2009 ainsi que 250 autres millions d’euros de contribution demandée au secteur du nucléaire, à un fonds pour l’énergie renouvelable attendue pour 2009. La ministre des Affaires sociales et de la santé, Laurette Onkelinx, a donc « sommé » dimanche le groupe énergétique français de signer « pour jeudi » un accord pour régler le différend qui les oppose.
Interrogé par un journaliste belge la semaine dernière, Gérard Mestrallet a lancé une bombe en expliquant qu’il ne paierait pas le moindre euros au gouvernement belge. Le PDG de GDF Suez qui contestait en privé le principe du versement d’une telle somme en 2009 estime que ce montant représente « pratiquement tout le bénéfice belge » de l’entreprise. Par ailleurs, le groupe français qui a déjà payé une taxe de 250 millions d’euros imposée en 2008 au secteur nucléaire, la conteste devant la Cour constitutionnelle.
« L’arrogance » du patron français
Ce refus s’est alors transformé en véritable « tornade politique » en Belgique. « Au Parlement, le Premier ministre (Herman Van Rompuy) a essuyé plusieurs gifles de l’opposition écologiste et socialiste flamande qui a souligné l’arrogance du patron hexagonal et moqué la ‘naïveté’ gouvernementale » explique Le Soir.
La semaine dernière, l’accord signé entre GDF Suez et le gouvernement belge ne comportait d’ailleurs aucune mention du paiement d’une telle taxe. Cet accord reportait à dix ans supplémentaires la fermeture de trois réacteurs nucléaires, en échange d’une nouvelle contribution des producteurs d’électricité d’un montant de 215 à 245 millions d’euros par an de 2010 à 2014.
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