Après avoir déjà occupé plusieurs raffineries Total en France, Greenpeace a investi ce week-end des stations essence du pétrolier dans onze villes françaises. L’organisation écologiste entend ainsi dénoncer la politique de « destruction durable » menée selon elle par le groupe.
A 50 jours de la conférence mondiale sur le climat de Copenhague, Greenpeace frappe une nouvelle fois le groupe pétrolier français Total. Ainsi, samedi matin, les stations essences Total de onze grandes villes de l’Hexagone (Rennes, Paris, Bordeaux…) ont été investies par des militants de l’organisation écologiste. Le but de l’opération était d’informer le grand public sur les activités du pétrolier sur les sables bitumeux. Les tracts distribués dénonçait « la destruction durable » pratiquée selon Greenpeace par Total.
Les sables bitumineux, c’est un bitume très visqueux aggloméré à du schiste et du sable, contenu dans les sols de la province de l’Alberta, au Canada, mais aussi du Venezuela ou de Madagascar, parfois très profondément, souvent sous des zones de forêts. Après un procédé long, complexe, très cher et énergivore (d’énormes machines, beaucoup d’eau, d’électricité, de carburant, etc.), on peut extraire de ce bitume du pétrole exploitable. Total est un des groupes les plus actifs notamment au Canada, où le groupe français a déjà investit plus de 8 milliards d’euros. Misant sur un baril très cher à l’avenir, Total a pour objectif à terme que 10 % de son pétrole provienne de ces sables. Au Canada, l’exploitation des sables bitumineux a déjà détruit 3 000 km² de forêts, pollué des lacs et des rivières.
Une véritable usine à gaz
« C’est une véritable usine à gaz : un baril de pétrole issu des sables bitumineux émet, de l’extraction à la consommation, 5 fois plus de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole conventionnel, explique Yannick Rousselet, chargé de campagne Énergie, présent samedi à Rennes. Il s’agit d’un vrai crime climatique ».
Greenpeace demande à Total de stopper ses investissements et ses projets dans les sables bitumineux au Canada comme à Madagascar. « Par ces actions, Greenpeace pose surtout la question du rôle des groupes privés dans les changements climatiques et de leur impunité totale, affirme Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France, présent ce matin à Paris près de Porte d’Italie. La responsabilité de groupe comme Total doit être pointée par les chefs d’Etat qui vont se réunir à Copenhague en décembre : quel sera l’accord conclu à Copenhague où des efforts seraient demandés à tous sauf à des grands groupes privés qui agissent en toute impunité ? « .
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