Après de longs mois d’atermoiements commercialo-administratifs, EDF va enfin pouvoir entrer de plein pied sur le marché nucléaire américain. L’électricien français annonce la finalisation de son opération de rachat de la moitié des actions de Constellation Energy, son partenaire américain.

Dans un communiqué, « EDF se félicite de la décision qui vient d’être prise par le Conseil d’administration de son partenaire, l’électricien américain Constellation Energy, d’accepter les conditions énoncées par la Commission des Services Publics du Maryland relatives à la création de la société commune entre EDF et Constellation Energy ». Ces conditions ont pour objet de préserver l’indépendance et la solidité financière de la filiale régulée de Constellation Energy, précise le groupe français.

L’ensemble des conditions suspensives de la réalisation de l’accord entre les deux entreprises lié aux approbations des différentes autorités américaines compétentes est désormais levé. Cette dernière étape, qui marque l’aboutissement d’un partenariat initié il y a plus de deux ans, va permettre à EDF de concrétiser son projet d’investissement dans les centrales nucléaires existantes de Constellation Energy dans les conditions financières prévues initialement.

EDF annonce donc officiellement qu’il va engager le processus permettant la clôture financière de la transaction pour laquelle il a déjà reçu l’autorisation de son Conseil d’administration. L’électricien français « se réjouit de s’implanter dans l’Etat du Maryland où il va installer le siège social de sa filiale nord américaine ».

Pour le meilleur et pour le pire

Pour Pierre Gadonneix, Président Directeur Général d’EDF : « EDF, premier exploitant nucléaire mondial, va ainsi renforcer sa présence aux Etats-Unis pour opérer et développer des réacteurs nucléaires sur le premier marché mondial où le groupe est déjà très actif dans les énergies renouvelables (enXco, filiale d’EDF Energies Nouvelles), le trading (EDF Trading North America) et la relance du nucléaire (via Unistar Nuclear Energy). »

Le projet franco-américain qui a tardé est donc en passe d’être bouclé. Si chez EDF, on se réjouit officiellement, la question de l’endettement devrait se reposer au moment même ou Henri Proglio s’apprête à prendre les commandes d’un groupe français engagé dans le nucléaire sur plusieurs fronts.

Après avoir arraché sa proie américaine aux griffes du milliardaire Warren Buffet, EDF va donc se marier avec Constellation Energy. Pour le meilleur, et notamment la relance espérée du nucléaire américain qui fait saliver tous les acteurs du secteur outre-Atlantique, et pour le pire, un pari financier qui ne fait pas l’unanimité au sein même de la direction de l’électricien français.