Si les travailleurs exposés aux rayons ionisants sont de plus en plus surveillés, l’exposition globale des salariés en France demeure stable. Cependant, un peu de plus de 13 000 salariés auraient reçu en 2008 une dose individuelle supérieure à la normale.
Globalement, les chiffres publiés par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sont encourageants. Selon le bilan 2008 des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants, la dose collective s’affiche en baisse alors que le nombre de travailleurs surveillés augmente. L’année dernière, 306 629 travailleurs ont été surveillés.
L’IRSN présente le bilan complet des résultats de la surveillance des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants à partir des données transmises par les laboratoires de dosimétrie pour les travailleurs dans tous les secteurs d’activité soumis à un régime d’autorisation ou de déclaration, ainsi que pour les travailleurs de la défense. L’augmentation de 4,3 % du nombre de travailleurs surveillés observée entre 2007 et 2008 confirme la tendance des années précédentes. Parallèlement, la dose collective diminue de 7,8 %.
Stabilité des doses moyennes et baisse des dépassements
L’IRSN annonce une « stabilité des doses externes individuelles moyennes » et une « diminution des dépassements de limite réglementaire de dose ». En 2008, la dose externe individuelle moyenne sur l’ensemble de l’effectif surveillé reste stable (0,17 mSv, versus 0,19 mSv en 2007). Sur les 306 629 travailleurs concernés par cette surveillance, 13 041 (4,3 %) ont reçu une dose individuelle supérieure à 1 mSv, valeur qui correspond à la limite annuelle pour le public.
Au total, 1 771 travailleurs (0,6 %) ont reçu une dose supérieure à 6 mSv, chiffre proportionnellement stable par rapport à l’année précédente. Le nombre de travailleurs ayant reçu une dose externe cumulée supérieure à la limite de dose réglementaire de 20 mSv diminue à nouveau en 2008 (16 cas contre 22 cas en 2007, 26 en 2006 et 40 en 2005).
L’IRSN précise que « des inégalités importantes dans la répartition des doses sont observées selon les secteurs d’activité ». Ainsi, le secteur médical et vétérinaire qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (60 %), ne représente que 15 % de la dose collective totale, mais contribue à la moitié des cas de dépassement de la limite réglementaire des 20 mSv.
69% des expositions dans l’industrie nucléaire
Les travailleurs de l’industrie nucléaire et non nucléaire, rassemblant 35 % des effectifs suivis, contribuent pour 69 % à la dose collective totale. Dans le secteur de la recherche, les doses individuelles sont en moyenne inférieures à 0,1 mSv.
Les rayons ionisants produisent des ionisations dans la matière qu’il traverse. Ces rayonnements sont potentiellement nuisibles pour les organismes vivants à la longue et mortels en cas d’exposition élevée.
Pour l’IRSN, « ces chiffres confirment le bon fonctionnement, bien-sûr toujours améliorable, du dispositif national de radioprotection des travailleurs ».
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