L’ASN annonce la survenue d’un incident hier soir, à la centrale nucléaire du Tricastin sur le réacteur n°2. Si l’autorité de sûreté nucléaire se montre, comme EDF, rassurante, la situation sur place serait « périlleuse » selon les anti-nucléaires.
Pendant les opérations de déchargement en combustible, réalisées dans la nuit de jeudi à vendredi au réacteur n°2 de la centrale nucléaire du Tricastin, un assemblage combustible est resté accroché aux structures internes supérieures au cours des opérations de déchargement. La division de Lyon de l’ASN a envoyé aujourd’hui deux inspecteurs à la centrale nucléaire du Tricastin.
Les dispositions prises par EDF, conformément aux règles d’exploitation du réacteur, sont analysées par l’ASN et des investigations sont menées afin de déterminer les causes de cet incident. L’exploitant a fait procéder à l’évacuation du bâtiment réacteur et à son isolement. L’assemblage est sous eau dans la cuve et son refroidissement est assuré conformément aux procédures normales d’arrêt du réacteur.
De son côté, EDF confirme que « dès la détection de cet écart, les opérations de maintenance ont été suspendues pour permettre la résolution de ce problème technique. Le bâtiment réacteur a été fermé de façon préventive et une surveillance continue mise en place ».
L’ANS précise que le c?ur du réacteur nucléaire est composé de 157 assemblages combustibles comportant chacun 264 crayons qui contiennent le combustible nucléaire. Les réacteurs doivent être arrêtés périodiquement et déchargé pour procéder au renouvellement du combustible. Conformément à ses procédures, l’ASN publiera une lettre de suite de cette inspection sur son site Internet.
Situation « périlleuse »
Pour rappel, un événement de même nature s’était produit sur ce même réacteur en septembre 2008 et sur le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Gravelines en août 2009. L’ASN affirme que l’incident n’a « pas eu de conséquence pour le personnel de la centrale et n’a pas entraîné de rejet dans l’environnement ». EDF a proposé à l’ASN de classer cet incident au niveau 1 de l’échelle INES. Mais selon les informations recueillies sur place, la situation serait plus compliquée.
« Il faut croiser les doigts pour que l’assemblage ne tombe pas », a déclaré un agent de la centrale à Reuters, craignant pour la sécurité du personnel. « Si un assemblage tombe et que la gaine du combustible se perce, il y aura une bulle qui va se former et on estime que les gens sur place peuvent absorber la dose annuelle (radioactive) autorisée en trois minutes », a précisé le salarié du Tricastin à l’agence.
La situation est même qualifiée de « périlleuse » par l’association Sortir du Nucléaire. « Pour le 3ème fois en quelques mois, une barre de combustible se retrouve « suspendue » au dessus du c?ur du réacteur, menaçant à chaque instant de se décrocher et de causer un accident nucléaire » dénonce le réseau d’associations anti-nucléaires.
Un « état extrêmement dégradé »
Pour les écologistes opposés au nucléaire, « les réacteurs nucléaires français, vieillissant, sont de plus dans un état extrêmement dégradé du fait du fonctionnement « en suivi de charge » imposé par la prédominance du nucléaire dans le production française d’électricité ».
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