Réunie près de Recife, au Brésil, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) vient d’adopter un nouveau plan international de gestion de la pêche au thon rouge, en réduisant de 40% les quotas de pêche de cette espèce menacée pour 2010.
La Commission Internationale pour la Conservation des Thonide?s de l’Atlantique (ICCAT) est responsable de la conservation des thonide?s et des espe?ces apparentées dans l’oce?an Atlantique et ses mers adjacentes. Environ 30 espe?ces rele?vent directement de l’ICCAT dont le thon rouge de l’Atlantique. Après de longues discussions, elle a finalement décidé le week-end dernier de nouvelles mesures de restriction de sa pêche.
La Commission européenne se réjouit du consensus trouvé au brésil pour sauver le thon rouge dans le monde, dont le total admissible des captures (TAC) pour 2010 a été réduit à 13 500 tonnes, comparativement aux 22 000 tonnes autorisés en 2009. Cette mesure s’accompagnera de coupes drastiques dans les capacités de pêche.
Le thon rouge a une nouvelle fois été au centre des débats de la réunion de la CICTA qui a une nouvelle fois opté pour une baisse des quotas. En plus de la réduction du quota à 13 500 tonnes pour 2010, la saison de pêche pour les senneurs sera réduite à un seul mois dans l’année (entre le 15 Mai et 15 Juin). Cette saison plus courte ne pourra pas être étendue en cas de mauvaises conditions météorologiques.
« Série sans précédent de mesures »
Comme mesure de précaution supplémentaire, si au cours de l’année 2010, les scientifiques détectent un risque sérieux d’effondrement du stock, la pêche au thon rouge de l’Atlantique Est et en Méditerranée pourra être suspendue complètement. Après l’actualisation des données scientifiques en 2010, la CICTA se réserve la possibilité d’agir de manière encore plus forte pour protéger cette espèce et aider à son essor.
Concrètement, ces mesures auront un impact direct sur les capacités de pêche des flottes actuelles, qui devront réduire leur taille dans les prochaines années, afin d’être en rapport avec la répartition des quotas futurs. Pour Joe Borg , Commissaire européen chargé des affaires maritimes et de la Pêche « cette série sans précédent de mesures concrètes et ambitieuses marquera un progrès décisif dans la gestion et la conservation de ce stock à la migration dans la Méditerranée et l’Atlantique. Notre objectif est d’assurer le retour à la bonne santé du stock de thon rouge et d’une pêche viable et durable pour notre flotte. »
Par ailleurs, la CICTA a également approuvé des mesures de gestion supplémentaires de la pêche à l’espadon en Méditerranée. Selon Bruxelles, ces décisions devraient d’une part, renforcer la protection des poissons juvéniles à travers plus de fermeture stricte des activités de pêche à la fin de l’année et, d’autre part, prévoir l’adoption d’une gestion plus durable de cette pêcherie.
Un nouvel échec selon Greenpeace
Si la Commission européenne se dit satisfaite de ces nouvelles mesures de protection du thon rouge, Greenpeace est à l’inverse très critique. « Comme d’habitude, l’ICCAT a été incapable d’agir et de dépasser les intérêts à court-terme de l’industrie » se désolent les écologistes.
« En dépit de l’affirmation répétée de la nécessité d’adopter un plan de gestion pour le thon rouge qui permette la restauration du stock, les membres de l’’ICCAT ont adopté un quota total de 13 500 tonnes pour la saison de pêche 2010. Ce seuil est trop élevé. Seul un moratoire immédiat sur la pêche au thon rouge aurait permis de donner à cette espèce une chance de survie. » affirme l’ONG.
Cet « échec » sur la protection du thon rouge est symptomatique d’un problème plus profond selon Greenpeace. « L’ampleur de la faillite de l’Iccat comme de la plupart des organisations régionales de pêche ne doit plus être ignorée. Elle reflète la nécessité d’un changement fondamental et radical dans la gestion et la gouvernance de la pêche et des activités en mer. Il est urgent de mettre en place une gouvernance internationale basée sur le principe de précaution, reposant sur une approche éco-systémique » concluent les écologistes.
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