C’est une première depuis près de 30 ans, la France a été contrainte d’importer de l’électricité en octobre, vient de révéler RTE, la filiale d’EDF. Cette situation est révélatrice d’une production française vieillissante et encore trop dépendante de la seule énergie nucléaire.
Selon les chiffres de Réseau de Transport d’Electricité (RTE), la France a été importatrice nette d’électricité en octobre pour la première fois depuis l’hiver 1982-1983. Habituellement exportatrice d’électricité, grâce à son important parc nucléaire, la France a dû importer 458 gigawattheures (GWh) d’électricité auprès de ses voisins européens, au mois d’octobre.
C’est la première fois depuis l’hiver 1982-83 que le pays a été importateur net d’électricité durant un mois complet. En raison de nombreux arrêts de réacteurs nucléaires français le mois dernier, pour des raisons diverses (maintenance programmée et retardée, incidents, etc.), l’industrie nucléaire a tourné au ralenti le mois dernier avec plus d’une dizaine de réacteurs inactifs sur les 58 du parc français.
Pire, début novembre, l’industrie nucléaire a même dû tourner avec seulement 40 réacteurs, 18 se retrouvant à l’arrêt, soit près d’un réacteur sur trois. Cette situation illustre une dépendance très forte du pays à l’industrie française de l’atome, qui représente 80% de la production de l’électricité dans l’hexagone.
Manque d’anticipation et de production alternative
En plus de la faiblesse actuelle de la production nucléaire, la production des centrales hydrauliques a également poussive le mois dernier, enregistrant une chute de 19,7%, principalement due à une plus faible pluviométrie qu’à l’habitude. Conséquence directe de cette conjoncture défavorable, le 19 octobre dernier, la France a ainsi dû importer 123 GWh d’électricité, un chiffre qui représente un record dans l’histoire énergétique du pays, et un symbole de la faiblesse actuelle de la production énergétique française.
RTE avait publié fin octobre une situation prévisionnelle pour l’hiver 2009-2010 assez alarmante, « nettement moins favorable » que les années précédentes. Même si, selon la filiale d’EDF, « le risque de rupture d’approvisionnement en électricité est néanmoins modéré, sauf en cas de froid intense et durable », RTE précisait qu’ « avec des températures de 7 à 8°C durablement sous les normales saisonnières, le niveau d’importation pourrait atteindre la limite technique acceptable par le réseau français ».
La plupart des centrales nucléaires françaises arrivent en fin de vie. Victime d’un parc vieillissant, la France et notamment EDF, n’a pas suffisamment anticipé le renouvèlement de ses infrastructures. Pour l’heure, l’ouverture du marché de l’énergie avec l’arrivée de nouveaux opérateurs n’a rien changé, et le manque de production complémentaire de secours, complique encore un peu une situation déjà tendue.
« Faillite de l’option nucléaire »
Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », cette situation symbolise « la faillite de l’option nucléaire française qui, outre les graves problèmes de déchets radioactifs ou de vulnérabilité des réacteurs nucléaires comme l’EPR, va aboutir à une véritable pénurie de courant en France ».
RTE avait publié fin octobre une situation prévisionnelle pour l’hiver 2009-2010 assez alarmante, « nettement moins favorable » que les années précédentes. Même si selon la filiale d’EDF, « le risque de rupture d’approvisionnement en électricité est néanmoins modéré, sauf en cas de froid intense et durable », RTE précisait qu’ « avec des températures de 7 à 8°C durablement sous les normales saisonnières, le niveau d’importation pourrait atteindre la limite technique acceptable par le réseau français ».
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