Selon une étude réalisée par l’INVS et l’ANRS sur près de 1.000 homosexuels parisiens fréquentant des établissements de rencontre dans la capitale, 20% des séropositifs de ce panel n’avaient pas encore connaissance de leur statut sérologique, un chiffre important au regard des risques de propagation du virus et de l’importance des thérapies proposées aujourd’hui.
Menée au printemps dernier, l’enquête PREVAGAY est une enquête de séroprévalence du VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et fréquentant des établissements de convivialité gays parisiens. Conduite par l’Institut de veille sanitaire et l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) en partenariat avec le Centre National de Référence pour le VIH et le pôle prévention du Syndicat National des Entreprises Gay (SNEG), cette recherche livre aujourd’hui ses premiers résultats sur le site de l’InVS.
Cette étude s’inscrit dans le cadre du dispositif de suivi des comportements sexuels chez les HSH coordonné par l’Institut de veille sanitaire comme l’Enquête Presse Gay (enquête relayée par la presse et les sites communautaires) ou le Baromètre gay (enquête réalisée dans les lieux de convivialité gays). La prévention chez les HSH est également une priorité de l’ANRS qui soutient une dizaine de programmes de recherche sur cette question. PREVAGAY est la première du genre en France associant un prélèvement biologique à un questionnaire comportemental auprès d’HSH fréquentant des établissements de convivialité gays parisiens.
917 hommes étudiés
Soutenue par les associations de lutte contre le sida, l’enquête s’est déroulée du 28 avril au 5 juin 2009, 6 semaines durant lesquelles plus de 1500 hommes ont été sollicités dans 14 établissements commerciaux de convivialité gay parisiens (bars, saunas, backrooms). Au total, 917 hommes ont accepté de participer, soit un taux d’acceptation de 58%. 886 tests VIH et questionnaires ont finalement été analysés, après validation et mise en concordance des données recueillies.
Sur ces 886 tests VIH et questionnaires, 157 participants ont été diagnostiqués séropositifs pour le VIH. Soit une prévalence biologique de 17,7%. Parmi ces HSH séropositifs pour le VIH, si 80% d’entre eux connaissaient leur statut sérologique, 20% méconnaissaient leur séropositivité.
Les résultats finaux de l’enquête, intégrant l’incidence pour le VIH et la prévalence des hépatites B et C, seront communiqués au cours du premier trimestre 2010 par l’Institut de veille sanitaire. Ces résultats ne peuvent être généralisés à l’ensemble de la population des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Ils confirment la nécessité de définir et de renforcer des stratégies de dépistage et de prévention ciblées et adaptées.
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