Interpol a rendu public hier les résultats d’une vaste opération menée en partenariat avec l’OMS afin de lutter contre les ventes illicites de médicaments via Internet. Ce sont ainsi 800 sites illégaux qui ont été recensés et 160.000 pilules diverses saisies. Le Figaro s’est intéressé à l’affaire dans son édition d’aujourd’hui.
Menée par plus de 24 pays, cette enquête a permis en France de recenser 125 sites proposant diverses produits pour la plupart érectiles, des anti-viraux ou encore des produits dopants. Thierry Bourret, chef de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, confiait dans les colonnes du quotidien que « la grande majorité de ces officines en ligne étaient enregistrées sous de fausses adresses ou étaient hébergées à l’étranger. Nous avons aussitôt transmis ces renseignements à Interpol, qui les fera suivre aux pays concernés« .
Par ailleurs, des vendeurs présumés ont été localisés dans l’Hexagone et placés en garde à vue. Les gendarmes ont saisi à leurs domiciles de nombreux psychotropes, anabolisants ou anxiolytiques falsifiés, revendus sur Internet. C’est une nouvelle donne pour la France qui était jusqu’à présent plutôt épargnée par le phénomène. « Les médicaments contrefaits sont en général fabriqués dans des laboratoires en Chine, en Inde ou au Proche-Orient, puis distribués dans les pays du Sud, ajoute de son côté Jérôme Fournel, directeur général des Douanes dans le Figaro. Ces dernières années, un trafic spécifiquement destiné à l’Europe s’est pourtant développé, à cause d’Internet. Et cette augmentation des saisies, essentiellement dans les tris postaux, touche aussi la France ».
Des officines virtuelles
Les personnes souhaitant éviter la confrontation avec un médecin sur des sujets délicats comme des troubles sexuels, ou parce que les prescriptions souhaitées ne sont pas adaptées à leur cas se tourne donc plus facilement vers le net. Or, « dans ces officines virtuelles, on se croit en sécurité , déplore la présidente du Conseil de l’ordre des pharmaciens, Isabelle Adenot. En réalité, on ne sait absolument pas où, et surtout dans quelles conditions d’hygiène, a été fabriqué le produit« .
Mise sur le coup, l’Afssaps a réalisé plusieurs études concernant la composition des produits mis en vente en ligne. Ces analyses ont montré de nombreux cas de mauvais dosage des principes actifs contenus dans ces médicaments, quand ils existent. Les études font également apparaitre des mélanges douteux qui pourraient être très dangereux pour la santé.
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