L’UFC-Que Choisir publie une étude critique sur l’indexation actuelle du prix du gaz sur celui des produits pétroliers. Pour l’association de consommateurs qui réclame plus de transparence, cette situation non justifiée pénalise les français qui devraient payer moins cher leur facture de gaz.
L’association militante des consommateurs reste mobilisée sur la question du coût de l’énergie, et en particulier du gaz. Selon l’UFC-Que Choisir, « un meilleur encadrement des coûts liés à l’acheminement du gaz jusqu’au consommateur final est nécessaire ».
Au regard de l’étude réalisée, s’agissant de la filière en amont, c’est-à-dire de la production, si l’on se base sur l’évolution des prix pétroliers, l’ajustement du tarif réglementé par rapport au coût d’approvisionnement s’opère bien sur la durée. Mais pour l’association, « il est de moins en moins justifié d’indexer les contrats de long terme sur le prix du pétrole car les réserves en gaz sont plus grandes et les usages de ces deux énergies ne sont plus tout à fait les mêmes ».
Pour illustrer cette déconnexion réelle des prix réels du gaz et du pétrole, l’UFC-Que Choisir prend l’exemple du marché américain, où « il existe un véritable prix de marché du gaz ». Aux Etats-Unis, le marché « reste bas compte tenu de la récession et de la découverte de nouveaux gisements alors que le prix du pétrole est reparti à la hausse ».
« Forte opacité »
En aval de cette filière (transport, stockage et distribution), l’association dénonce « une forte opacité sur les coûts existe ». Elle souligne notamment l’absence de transparence en matière d’informations sur les charges d’exploitation du transport et de la distribution, qui ne sont pas publiées. « Il en est de même des résultats financiers des activités de stockage de GDF-Suez et Total, les deux opérateurs actuels » regrette l’UFC-Que Choisir.
Pour l’association, « l’ensemble des capitaux engagés pour le transport et la distribution sont rémunérés en France à un taux plus élevé que dans les autres pays européens ». L’UFC-Que Choisir estime qu’ « un alignement permettrait de diminuer le coût de ces postes de 3% à 4% pour le consommateur final ». De même, les consommateurs français ne profiteraient pas suffisamment des gains de productivité réalisés sur les charges d’exploitation.
En matière de stockage dont le prix a augmenté de 20% sur 3 ans, l’association souhaite que cette activité devienne une activité régulée, à l’instar du transport et de la distribution. Aujourd’hui, l’association rappelle que son prix est fixé librement par les opérateurs. « Le maintien d’une capacité de stockage limitée entraine un coût élevé et un risque en cas de crise d’approvisionnement » dénonce l’UFC-Que Choisir.
Besoin d’une régulation par l’Etat
La régulation par l’Etat aurait un double rôle : maîtriser le niveau de prix du stockage et mettre en place une régulation incitative à la réalisation d’investissements pour augmenter ses capacités. Pour l’approvisionnement en gaz, l’UFC-Que Choisir demande « une évolution des contrats de long terme afin qu’ils ne soient plus indexés sur les produits pétroliers ». Dans le même temps, l’association de consommateurs réclame « plus de transparence sur le transport et la distribution et un meilleur encadrement de la rentabilité » ainsi que « la régulation de l’activité de stockage par les pouvoirs publics ».
> Pour en savoir + : Consulter l’étude complète (pdf)
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