Après l’ouverture d’une information judiciaire en avril dernier, et des perquisitions menées au domicile d’Alexandre Guérini il y a quelques jours, c’est dans les locaux du conseil général des Bouches-du-Rhône et ceux de la communauté urbaine de Marseille que la justice s’est invitée lundi matin.
Marseille, son vieux port, ses calanques… et ses déchets. Depuis plusieurs semaines, la ville ne sent pas très bon. Après une grève des poubelles qui a récemment forcé la main à Marseille Provence Métropole, c’est aujourd’hui la justice qui met son nez dans la gestion des déchets de la communauté urbaine de Marseille, et du département des Bouches-du-Rhône.
« Corruption », « blanchiment d’argent », « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêt », autant de qualifications pénales qui seraient retenues par la justice dans l’enquête qui vise depuis plusieurs mois Alexandre Guérini, industriel marseillais. La justice avait perquisitionné le 19 novembre dernier au domicile du frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, ainsi que dans les bureaux de SMA Environnement, l’une de ses entreprises évoluant dans les déchets.
Ecoutes téléphoniques sur fonds de dénonciation
Ces perquisitions ont été menées à la demande du juge d’instruction Charles Duchaine, de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (JIRS), dans le cadre d’une information judiciaire ouverte contre X concernant l’attribution du marché des déchets, comme l’a précisé l’AFP. Patron de SMA Environnement et de SMA Vautubière, Alexandre Guérini exploite deux décharges dans les Bouches-du-Rhône, à La-Fare-les-Oliviers et à La Ciotat.
Selon La Provence, l’homme d’affaires marseillais aurait fait l’objet d’une enquête serrée sur ses comptes bancaires et son train de vie. La justice aurait notamment diligenté des écoutes téléphoniques pour tenter de cerner les contours de cette affaire marseillaise qui sent la poudre et les règlements de compte. Car c’est une lettre anonyme qui aurait déclenchée tout cette affaire à l’odeur un peu nauséabonde, comme le précise le quotidien régional.
Mais désormais, c’est la gestion de ces déchets par les collectivités locales qui semble intéresser la justice, qui vient de perquisitionner ce matin, au conseil général des Bouches-du-Rhône et dans les locaux de la communauté urbaine Marseille Provence-Métropole, comme l’a révélé le site du Point, dans le cadre de l’information judiciaire contre X pour « atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics, trafic d’influence et détournement de fonds publics ».
« Fini parti »
Candidat malheureux à la mairie de Marseille, Jean-Noël Guérini militait lors de sa campagne au printemps 2008, pour une réorganisation de la collecte des ordures ménagères, souhaitant supprimer notamment le très discuté principe « fini-parti » permettant aux employés de condenser leurs horaires de travail. Le président PS du conseil général ne se doutait certainement pas encore de l’ampleur que pourrait prendre cette réorganisation.
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