En pleine épidémie grippale, l’Institut national de veille sanitaire rappelle que les femmes enceintes ou venant d’accoucher représentent une population particulièrement exposée aux risques de complications liés à la grippe A H1N1. Près d’un million de françaises seront concernées par ce risque grave, au regard notamment des conséquences des épidémies de 1918 et 1957.
En France, les femmes en âge de procréer représenteraient 21% de la population générale. Chaque année, environ 800 000 naissances sont enregistrées dans l’hexagone. L’InVS rappelle que lors des précédentes pandémies de 1918 et 1957, la mortalité chez les femmes enceintes s’est révélée particulièrement élevée.
Par rapport au reste de la population générale, les femmes enceintes ou venant d’accoucher seraient 4 à 5 fois plus susceptibles de présenter une forme grave d’infection A (H1N1). Plus précisément, c’est au cours au cours du 3ème trimestre de grossesse que ce risque serait le plus important.
Groupe prioritaire pour la vaccination
La grossesse était déjà apparue comme un facteur de risque d’atteinte grave lors des précédentes pandémies grippales. Présentant un sur-risque de décès lié au A (H1N1), les femmes enceintes ou venant d’accoucher représentent un groupe prioritaire pour la vaccination contre le virus H1N1.
Selon les hypothèses physiopathologiques, l’InVS précise que les transformations physiologiques qui accompagnent la grossesse représentent les principales hypothèses causales : modifications mécaniques et hormonales qui entraînent une accélération de la fréquence cardiaque, de la fraction d’éjection systolique, de la MVO2 (consommation d’oxygène du myocarde), une diminution de la capacité fonctionnelle respiratoire, une baisse de l’immunité à médiation cellulaire et une augmentation de l’immunité à médiation humorale.
Même si l’InVS souligne que les données sont souvent parcellaires et limitées, les pandémies de 1918 et 1957 sont éclairantes sur les risques important que fait courir une épidémie grippale sur les femmes enceintes. Ainsi, lors de la première pandémie de 1918, il a été observé un nombre important d’avortements spontanés et de naissances prématurées. Par ailleurs, plusieurs sources font état d’une létalité très élevée (23 à 45%) parmi les femmes enceintes.
50% des décès parmi les femmes en 1957
S’agissant de la pandémie de 1957, en Angleterre et au Pays de Galles, le nombre de décès observé liés à la grippe chez les femmes enceintes était supérieur au nombre attendu. Aux USA, parmi les décès attribués à la grippe pandémique de 1957 dans le Minnesota, 50% des décès recensés parmi les femmes en âge de procréer sont survenus chez des femmes enceintes.
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