Grâce à une étude internationale à laquelle ont participé des chercheurs français, une nouvelle méthode de calcul permet désormais une meilleure évaluation du bilan de carbone planétaire, en mesurant plus précisément le CO2 océanique.
Une équipe internationale, à laquelle participent des chercheurs français du CNRS et de l’UPMC, a mis au point une approche synthétique destinée à évaluer l’absorption du CO2 par l’océan. Pour la première fois, les scientifiques ont ainsi cartographié les quantités de CO2 absorbées dans tout l’Atlantique nord.
Comme le précise le CNRS, cette étude améliore notre compréhension des « puits de carbone océanique » et permet de prédire le changement climatique de façon plus fiable. Elle pourrait déboucher sur la mise au point d’un système d’alerte précoce pour détecter tout affaiblissement de la capacité des océans à absorber du CO2, considérée par certains scientifiques comme le premier signal d’une accélération du changement climatique.
« Puits de carbone »
L’océan absorbe une partie du CO2 présent dans l’atmosphère. Ce « puits de carbone » atténue ainsi l’augmentation de l’effet de serre du au CO2 émis par les activités humaines. Il joue un rôle important pour limiter le changement climatique. Les quantités de CO2 échangées entre l’atmosphère et l’océan, leurs variations d’une saison à l’autre, d’une année à l’autre, restent incertaines en raison notamment d’un manque d’observations régulières à l’échelle de l’océan mondial.
Nicolas Metzl, chargé de recherche au CNRS, et son équipe du laboratoire LOCEAN (UPMC/CNRS/MNHN/IRD) ont participé à une étude européenne pour cartographier l’absorption du CO2 atmosphérique par les océans. Les scientifiques ont utilisé des mesures de CO2 océanique réalisées à bord d’un réseau de navires marchands qui naviguent régulièrement dans l’océan atlantique nord.
En combinant ces données à d’autres, telles que les observations de température de surface de la mer par satellite, les chercheurs ont cartographié l’absorption de CO2 dans l’ensemble de l’océan Atlantique Nord avec une précision de 20% environ. Leurs résultats suggèrent que le puits de CO2 dans l’Atlantique Nord varie considérablement d’une année sur l’autre et que ces échanges de gaz sont sensibles aux variations climatiques régionales comme le réchauffement des eaux de surface.
Des mesures nord-atlantiques à généraliser
Des mesures semblables pourraient être réalisées dans d’autres grands bassins océaniques bien couverts par la navigation (navires marchands, de logistique et de recherche). Elles permettraient de mieux évaluer le puits de CO2 dans la plupart des régions océaniques et d’en détecter l’éventuel affaiblissement, ce qui entraînerait une accélération du changement climatique.
Côté français, cette étude a été réalisée avec le soutien de l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS et de l’Institut Paul Emile Victor.
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