Par France Nature Environnement, la Fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement. A la veille d’un mouvement de masse annoncé par les routiers qui dénoncent la taxe carbone, le collectif critique cette instrumentalisation.

Depuis plusieurs semaines, syndicats et fédérations de transporteurs routiers de la profession routière peinent à trouver un terrain d’entente sur les salaires. Des préavis de grève ont été déposés par plusieurs syndicats. Des actions de blocage sont susceptibles d’être prochainement enclenchées. France Nature Environnement s’inquiète de voir certaines fédérations patronales instrumentaliser la taxe kilométrique poids lourds et la contribution climat dans le débat.

Taxe kilométrique poids lourds : les routiers ne la paieront pas directement !

D’ici 2012, une taxe kilométrique poids lourds devrait être mise en place sur le réseau routier national non concédé et sur certaines routes départementales. Par un dispositif réglementaire de report sur la facture de transport, ce seront les chargeurs qui supporteront cette taxe et non les routiers.

Gérard Allard, membre du directoire du Réseau Transports à FNE explique : « Un camion qui roule, c’est 160 000 fois plus de dégâts qu’une voiture sur les infrastructures. Il n’est donc pas totalement insensé d’instaurer une redevance d’usage de la route. Les taux prévus sont tellement bas qu’elle sera quasi indolore pour le système économique ! Les recettes pourront enfin financer des infrastructures alternatives à la route autant qu’améliorer la sécurité routière sur le réseau actuel. »

Contribution climat : les routiers la paieront beaucoup moins que les autres !

La Loi de finances pour 2010 instaure une contribution climat pour l’ensemble des secteurs économiques. Le secteur routier a réussi à tirer son épingle du jeu et bénéficie d’un traitement de faveur.

Michel Dubromel, Responsable Transport à FNE commente : « Cette contribution climat n’a pas pour objectif de taxer les routiers pour le plaisir de les taxer ! Il s’agit de progressivement donner aux consommateurs une information sur le coût carbone de leurs produits, peu importe le mode de transport! Et il ne faut pas oublier que les transporteurs routiers se sont vus accorder une ristourne de 36% sur cette contribution ! »

Le secteur routier : pour une économie de l’avenir !

Le nouveau patchwork fiscal qui concerne les transports routiers n’a rien d’un fardeau grevant la compétitivité économique du secteur. Les dispositifs de report de cette taxe et contribution sur le coût des marchandises transportées existent, que les transporteurs routiers les utilisent.

Céline Mesquida, Chargée de mission Transport à FNE rajoute : « Le transport des marchandises par la route est une activité économique incontournable. L’objectif d’une part de marché de 75%, tel qu’inscrit dans la Loi Grenelle 1, contre 84% actuellement, ne signifie pas la mort de la profession, bien au contraire. En plein Sommet de Copenhague, c’est une mutation importante que la profession doit être capable d’accompagner et d’anticiper.»

France Nature Environnement rappelle que les nouvelles mesures fiscales concernant le secteur routier ne sont pas encore entrées en vigueur et ne sauraient servir de bouc émissaire à une grave et profonde crise socioéconomique qui touche tous les secteurs.