Le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki-Moon a lancé un appel au calme hier et exhorter les négociateurs présents à Copenhague à redoubler d’efforts afin de parvenir à un accord. Cet appel est intervenu après que les pays africains aient brièvement suspendu leur participation aux débats afin d’exprimer leur frustration.
Alors que la seconde semaine de négociations s’est ouverte hier, des maladresses de procédure, dont la réunion prématurée samedi des ministres de l’Environnement arrivés à Copenhague alors que la plupart d’entre-eux ne sont attendus que mardi, ont exacerbé la frustration des pays africains qui ont suspendu leur participation aux travaux pendant quelque temps. La présidente danoise du sommet de Copenhague, Corinne Hedegaard a tenu à dédramatisé cette colère africaine. Elle confiait à la télévision danoise que des « mini-crises » de ce genre peuvent de nouveau se produire, les justifiant par l’importance des intérêts en jeu.
« Un bon Kyoto vaut mieux que deux tu l’auras«
Etienne Massard Makaga, délégué gabonnais à Copenhague, explique le geste des représentants africains. « C’est le seul instrument qui nous garantisse que les uns et les autres prendront des engagements minimaux » pour réduire les gaz à effet de serre au-delà de 2012. Commentaire de l’ambassadeur français pour le climat, Brice Lalonde, « pour les pays africains et la plupart des pays en voie de développement, un bon Kyoto vaut mieux que deux tu l’auras« .
Mais contrairement aux attentes de ces pays, des blocages demeurent dans les discussions. Ainsi, Japon et Australie refusent de discuter de nouveaux engagements tant que les débats ne progressent pas sur ceux des Etats-Unis et des grands pays émergents. Dans le même temps, l’Europe, pourtant ambitieuse, ne souhaite pas braquer des parteniares économiques.
« De quoi aurons-nous l’air ?«
Si le Premier ministre australien Kevin Rudd explique depuis Sydney e que « pour parvenir à un accord fort, il va falloir plus de compromis, de toutes parts« , José Manuel Barroso, président de la Commission européenne s’inquiète. « De quoi aurons-nous l’air, vendredi ou samedi, s’il y a plus de 100 chefs d’Etat et de gouvernement venus du monde entier et que nous disons au monde qu’il n’a pas été possible de se mettre d’accord? »
Quant au Premier ministre chinois, il prend les devants face à un éventuel échec des négociations. Il se confie dans le Financial Times, « je sais que certains diront que c’est la faute de la Chine s’il n’y a pas d’accord. C’est une ruse des pays développés. Qu’ils considèrent leurs propres positions sans utiliser la Chine comme prétexte« .
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