Le Président de la République a reçu hier midi à l’occasion d’un déjeuner de travail, les principales organisations non gouvernementales et personnalités françaises investies dans la lutte contre le changement climatique, qu’il avait déjà reçues le 10 décembre dernier. L’occasion d’annoncer la feuille de route pour 2010.
Au lendemain de l’échec de Copenhague, en présence de Jean-Louis Borloo et de Chantal Jouanno, ou encore Brice Lalonde, l’heure n’est déjà presque plus au bilan à l’Elysée, plutôt négatif de ce sommet mais aux perspectives pour 2010. Si Nicolas Sarkozy a dressé le bilan de l’action récente de la France dans la lutte contre le changement climatique, il a surtout tenu à dresser les suites qu’il entend donner à l’accord de Copenhague afin de prolonger l’engagement de la France dans ce domaine.
En dressant le bilan de l’après-Copenhague, le Président de la République s’est voulu positif considérant plutôt le verre à moitié plein, que le verre à moitié vide. Il a ainsi souligné que cet accord, « loin d’être un point d’arrivée acceptable, n’en marquait pas moins une étape essentielle et comportait des avancées », sur lesquelles il fallait désormais construire un régime ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique.
Faire émerger l’Afrique
Pour rappel, les principaux pays émetteurs de CO2 dans le monde se sont en effet engagés à limiter le réchauffement à 2°C au maximum et à publier dès janvier les mesures qu’ils entendent prendre à titre national pour contribuer à cet objectif. Les financements à court et à long terme nécessaires pour que les pays en développement puissent faire face au changement climatique ont également pu être décidés, sous l’impulsion en particulier des Européens, précise l’Elysée.
Comme le rapporte France Nature Environnement, invité à cette table ronde, « la stratégie d’ici à Mexico, présentée par Nicolas Sarkozy consiste à faire émerger l’Afrique comme une puissance politique sur la scène des négociations climatiques ». Le Président a ainsi annoncé une réunion à Paris fin janvier des représentants des 4 grands bassins forestiers du monde : Amazonie, Congo, Indonésie et Sibérie. Cette réunion devra être suivie d’une conférence des Chefs d’Etat de ces bassins à une date non encore précisée.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a annoncé une inscription de la problématique climat à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine qui aura lieu du 31 janvier au 2 février à Adis Abeba, ainsi que l’organisation d’un sommet Afrique France au mois de mai qui traiterait prioritairement de protection de l’environnement.
Un groupe Copenhague +
Enfin, il a annoncé la Création d’un groupe « Copenhague + » composé des 28 pays en faveur d’un objectif de réduction de 50% des émissions de GES d’ici à 2050. Une réunion des Chefs d’Etat de ce groupe pourrait avoir lieu en mars-avril. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy a souhaité une relance de l’initiative au niveau de l’Union européenne par l’activation du projet d’Organisation européenne de l’environnement et d’une réflexion sur un mécanisme d’ajustement aux frontières.
FNE note que le plan justice climat initié par le Ministre de l’Ecologie reste la feuille de route française. Toutefois, FNE reste « dans l’attente de précisions » s’agissant de l’application dans les territoires des ambitions affichées par le Chef de l’Etat, et s’inquiète du manque apparent d’ambition de l’Europe.
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