Selon un rapport remis hier au gouvernement, la précarité énergétique est une douloureuse réalité qui toucherait 3,4 millions de ménages en France. Près de 4 milliards d’euros en 10 ans seraient nécessaires pour résorber cette inégalité.
Avec 3,4 millions de foyers concernés, ce sont près de 8 millions de français qui subissent une situation de précarité énergétique. A en croire les chiffres publiés par le rapport qui préconise 9 mesures concrètes pour réduire les inégalités énergétiques dans l’hexagone. Surprise des résultats, 87% des personnes en situation de précarité énergétique habiteraient dans un logement du parc privé.
Rédigé par Philippe Pelletier, président du comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle, Alain De Quero de l’Agence nationale de l’Habitat et Bertrand Lapostolet de la Fondation Abbé Pierre pour le Logement des Défavorisés, le rapport propose pour la première fois, une définition partagée de la précarité énergétique, spirale complexe et multiforme résultant de la combinaison de 3 facteurs principaux : la faiblesse des revenus, la mauvaise qualité thermique des logements occupés et la difficulté de s’acquitter des factures énergie.
Le plus souvent dans le parc privé
Le rapport souligne que contrairement aux idées reçues, les personnes en précarité énergétique sont le plus souvent dans le parc privé. De même, le plus souvent ce sont des propriétaires avec de faibles ressources qui sont les victimes de cet engrenage.
Pour aider les plus démunis à réduire leur facture énergétique, la facture s’élèverait très précisément plus de à 3,9 milliards d’euros sur 10 ans, dont 1,7 milliard à la charge directe de l’Etat. Il s’agirait notamment d’un traitement préventif et non plus seulement curatif, afin de réduire le nombre de situations d’impayés des factures énergétiques. L’objectif serait d’éviter que les ménages ne consacrent une fraction trop élevée de leur revenu à se chauffer ou s’éclairer.
Le rapport rappelle que les dépenses en énergie domestique s’élevaient en moyenne, en 2006, à 590 euros par habitant et par an, soit 3,8% des revenus des ménages, selon l’Insee. Mais en raison de la forte poussée des cours mondiaux de l’énergie, chez les foyers les plus modestes, ce taux serait passé de 10 à 15% entre 2001 et 2006.
Un chèque énergie
Parmi les propositions les plus innovantes, le rapport évoque la création d’un « chèque énergie », en moyenne de 2.500 euros, pour aider les ménages modestes à effectuer des travaux d’isolation, mais également à acheter des systèmes de chauffage plus performants.
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