Le très controversé incinérateur de Fos-sur Mer, dans les Bouches-du-Rhône, a été officiellement mis en route jeudi dernier , au grand dam des éluset associations écologistes.
Le site de 18 ha dans l’enceinte du port autonome de Marseille abritant l’incinérateur de Fos-sur-mer a donc accueilli jeudi près de 500 personnes lors de son inauguration officielle. Parmi ces personnes, nombre d’entre-elles n’étaient pas invitées. Il s’agissait avant tout de manifestants venus réitérer leur mobilisation contre cette installation.
René Raimondi, maire PS de Fos-sur-Mer, après avoir déposé une gerbe au pied de l’incinérateur sur laquelle on pouvait lire « ci-gît la parole donnée« , s’est exclamé « honte à Eugène Caselli ! (…) On reste mobilisés, quoi qu’il arrive on va continuer à se battre, ce n’est pas la fin des hostilités« . Il a également annoncé la mise en place »dès lundi d’un institut écocitoyen » de surveillance des émissions de l’incinérateur.
« Je ne pouvais pas prendre une telle responsabilité »
Le président socialiste de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli avait fait campagne contre cet incinérateur lors des municipales de 2008 avant d’en assurer le maintien après son élection à la tête de Marseille Métropole, au motif que sa construction était quasi achevée. Face aux critiques, Eugène Caselli réplique que si le projet avait été abandonné, un milliard d’euros aurient été gaspillé, « je ne pouvais pas prendre un telle responsabilité« .
L’usine d’incinération exploitée par l’espagnol Urbaser, devrait être complètement opérationnelle en novembre prochain et traiter 410.0000 tonnes de déchets par an dont 300.000 incinérés et 110.000 traités par méthanisation. Or, la ligne de méthanisation n’étant toujours pas construite, les opposants au projet s’inquiètent pour son avenir et doutent de l’engagement pris sur ce point.
Quant au Dr Patrice Halimi, secrétaire général de l’association santé et environnement Provence , association qui regroupe près de 300 médecins de la région, il estime de son côté qu’il « est intolérable de rajouter de la pollution à une zone qui est déjà très touchée« . « C’est clairement une méthode d’élimination des déchets de la fin de 20e siècle, pas du 21e siècle. Or, le problème c’est qu’on a signé pour 20 ans » ajoute-t-il.
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