Bruno Le Maire déclarait hier qui n’était pas favorable à une interdiction de la pêche au thon rouge mais seulement à une interdiction de sa commercialisation en dehors des frontières de l’Union européenne. Il s’opposerait ainsi à la position de Nicolas Sarkozy sur le sujet, ce qui laisse perplexe.
Invité sur France 2 hier, le ministre de l’Agriculture s’expliquait. « Je souhaite qu’effectivement nous prenions des décisions d’encadrement de la pêche d’interdiction de la commercialisation, mais pas d’interdiction de la pêche ». « Si nous interdisons la commercialisation du thon rouge, c’est-à-dire pour être très concret, si nous inscrivons le thon rouge (en) annexe 2 de la CITES, nous interdisons 90% des exportations de l’Union européenne vers l’extérieur, donc je crois que ce sera déjà un progrès important » précise-t-il.
Pour rappel, l’annexe 2 de la CITES recense les espèces dont la survie n’est pas menacée à l’heure actuelle mais qui pourrait l’être à l’avenir. Ainsi, le commerce international de ces espèce est autorisé mais avec un permis ou un certificat d’exportation. Quant à l’annexe 1 de la CITES, elle recense les espèces dont la vente est totalement interdite hors des frontières du pays du bateau pêcheur. C’est sur cette dernière annexe que la Commission européenne souhaiterait inscrire le thon rouge. Mais, elle peine à convaincre les 27 sur ce point.
Une position française sous condition
Toutefois, selon l’information révèle ce matin par Le Point, Nicolas Sarkozy devrait annoncer la semaine prochaine la position française. Selon le magazine, Paris devrait soutenir le classement en annexe 1 du thon rouge de Méditerranée lors de la prochaine réunion de la CITES en mars. Toutefois, la France poserait une condition : l’interdiction des exportation ne devra pas intervenir avant 18 mois.
Pour François Chartier, chargé de campagne Océan pour Greenpeace France, « si la France soutient cette inscription, elle fera basculer l’Europe, et sans le soutien de l’Europe il y a peu de chance que le thon rouge soit inscrit à l’annexe I en mars prochain (?) Le thon rouge, ce n’est pas Copenhague. Là, il n’y a pas de sénat américain, de croissance chinoise ou de puissants intérêts pétroliers. La décision relève uniquement du Président de la République et du Premier ministre« . « L’expertise scientifique est formelle : sans classement du thon rouge en annexe 1 de la Cites, cette espèce emblématique surexploitée va disparaître » ajoute-t-il.
De son côté, à l’occasion de la présentation de ses v?ux hier, Jean-Louis Borloo déclarait ne pas avoir de doutes sur la positon française et fait entièrement confiance à Nicolas Sarkozy.
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