Après le Conseil informel des ministres européens de l’Environnement samedi à Séville, au cours duquel Jean-Louis Borloo avait déjà appelé à la mise en place de la solidarité internationale suite aux engagements pris lors de la conférence de Copenhague, le ministre a lancé hier un appel solennel lors du Sommet mondial pour les Energies du Futur à Abou Dhabi.
« Les défis de l’adaptation et de l’atténuation au changement climatique dans les pays en développement imposent que des ressources financières soient mobilisées de manière collective et solidaire. L’accord de Copenhague a reconnu la nécessité d’une hausse substantielle du financement de la lutte contre le changement climatique, et fixé un objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 vers les pays en développement, notamment au travers d’un nouveau Fonds vert. Sans attendre cette échéance, il a été convenu à Copenhague de créer un financement anticipé (fast start) approchant 30 milliards de dollars de ressources nouvelles et additionnelles sur la période 2010-2012. Le fast start est destiné à financer les actions précoces, et doit être affecté de manière équilibrée entre atténuation, incluant la forêt, et adaptation, notamment dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables (Afrique, petits Etats insulaires en développement, autres pays les moins avancés)« , expliquait Jean-Louis Borloo hier.
« Ces nouveaux financements constituent une opportunité historique de réaliser les investissements nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Le développement des énergies renouvelables constitue un secteur-clé pour l’utilisation de ces fonds. La réunion de la troisième commission préparatoire de l’IRENA et le Sommet mondial pour les énergies du futur d’Abou Dhabi ont montré que ces ressources seront déterminantes pour engager les projets en attente.
Un plan Justice-Climat
Plus largement, les pays bénéficiaires, et notamment les pays les plus vulnérables, ont déjà commencé à élaborer leurs stratégies pour permettre l?accès de 100% de leurs populations à l?énergie, en concentrant les nouveaux investissements sur les énergies renouvelables. Aux côtés des actions de lutte contre la déforestation, ces différents programmes d’accès aux énergies renouvelables pourront constituer un plan « Justice Climat » permettant la mobilisation accélérée des ressources du fast start et du Fonds vert.
La consolidation des engagements financiers pris à Copenhague est essentielle, en vue notamment d’une mise en ?uvre du financement anticipé (fast start) dès 2010. Or une telle perspective n’est possible que si le plus grand nombre de pays apportent leur soutien à l’accord de Copenhague, en répondant positivement à la demande faite en ce sens par le Secrétaire général des Nations-Unies. En particulier, le respect de l’échéance du 31 janvier 2010 pour la communication des engagements de chacun des pays (engagements de réduction des émissions à l’horizon 2020 pour les pays de l’annexe I, mesures nationales d’atténuation pour les pays hors annexe I) constituera une étape indispensable et cruciale« .
Au cours de ce week-end s’est également déroulée la conférence de mise en place de l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA), dirigée par Hélène PELOSSE, en présence des pays membres.
Un 142ème pays, l’Arabie Saoudite est venu rejoindre les autres nations déjà engagées pour le développement essentiel des énergies renouvelables . « Nous sommes déjà là aussi dans l’application concrète de l’après Copenhague » a ajouté le ministre français.
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