L’échec de l’EPR à Abou Dhabi continue de faire des remous. Le ministre de la Relance, Patrick Devedjian, accuse l’électricien français d’être responsable de l’échec de la vente des centrales nucléaires françaises aux Emirats Arabes Unis.
Les langues de délient depuis la victoire surprise du consortium sud-coréen à Abou Dhabi, pour la construction et l’exploitation de 4 réacteurs, pour un montant de 40 milliards de dollars. « Je pense que dans l’affaire d’Abou Dhabi, EDF n’a pas bien joué son rôle. C’est ma conviction », a affirmé Patrick Devedjian sur la chaîne Public Sénat.
Critique sur la situation du nucléaire en France, Patrick Devedjian a également déclaré « je ne suis pas satisfait par le fait qu’alors que la France a 58 réacteurs nucléaires, nous en avions récemment encore que 41 en service, ce qui contraignait le pays à importer de l’électricité ». Alors que le nouveau patron d’EDF est actuellement au centre d’une polémique sur sa rémunération, le ministre de la Relance a affirmé son soutien à Henri Proglio « EDF va sans doute prendre une nouvelle voie avec Henri Proglio. Je suis heureux que la stratégie d’EDF soit revue ». Pierre Gadonneix appréciera.
Pas de balle dans le pied de l’EPR
Accusé d’avoir tiré une balle dans le pied de l’EPR français, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’explique dans Le Figaro. Après avoir alerté il y a quelques semaines les pouvoirs publics et l’opinion publique sur les défaillances de sécurité de l’EPR, André-Claude Lacoste justifie ses positions et nie tout dénigrement du modèle français.
« Si sur un dossier comme l’EPR nous dérogeons à nos principes pour des considérations d’opportunité, ce serait extrêmement dommageable pour la sûreté. Je récuse totalement l’image d’avoir tiré une balle dans le pied du nucléaire français. J’imagine la réaction si nous n’avions pris position que plusieurs mois plus tard », affirme le patron de la sûreté nucléaire française.
Au lendemain de cet échec cuisant aux Emirats Arabes Unis, les mauvaises nouvelles se poursuivent concernant ce fameux réacteur de dernière génération. On apprend en effet dans Le Figaro que le chantier de l’EPR de Flamanville aurait déjà pris 2 ans de retard, ce qui devrait repousser d’autant la date initiale de mise en service prévue à l’origine en 2012.
De plus en plus cher
Par ailleurs sans surprise, à mesure que les retards s’accumulent sur le chantier du réacteur normand, la facture s’alourdit. Fixée à 3,3 milliards d’euros à la signature, la note de l’EPR de Flamanville s’élèverait désormais à 5 milliards d’euros.
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