Décidément, Henri Proglio fait une arrivée fracassante chez EDF. Après avoir conservé la direction chez Veolia, annoncé brutalement sa volonté de réforme de la filière nucléaire française au profit d’EDF, le nouveau patron de l’électricien historique est au c?ur d’une polémique sur un cumul de revenus qui s’élèverait à 2 millions d’euros, au mépris de la promesse de la ministre de l’Economie.

Le nouveau patron d’EDF et président du conseil de Veolia touchera 450.000 euros d’indemnités annuelles de la part de Veolia et 1,6 million chez EDF, cumulant ainsi deux salaires contrairement aux promesses faites par Christine Lagarde, en fin d’année dernière, à l’occasion de sa nomination. L’information a été confirmée hier à la fois par le gouvernement et Veolia qui précise qu’Henri Proglio « a renoncé à ses jetons de présence et il ne bénéficiera pas de rémunération variable ».

Plus que le montant de la rémunération d’Henri Proglio, c’est la façon de procéder en force, qui peut choquer dans cette affaire. Pour rappel, Christine Lagarde avait assuré que le nouveau président d’EDF ne cumulerait pas ses rémunérations, et ne toucherait qu’un salaire, celui d’EDF. La ministre de l’Economie souhaitait à cette époque répondre à la polémique sur la double casquette du favori de l’Elysée.

Interrogée sur cette question, Christine Lagarde  a soutenu ce mode de rémunération. Pourtant en apparence désavouée, elle considère que le cumul revient à la même somme que touchait Henri Proglio chez Veolia, un montant qui le placerait seulement à la 18e place des revenus des patrons du CAC 40, et bon dernier par rapport à ceux de ses grands concurrents européens.

Christine Lagarde défend Proglio

« Henri Proglio ne bénéficie pas d’un cumul de rémunérations et dispose logiquement du même niveau de salaire que chez Veolia Environnement »,  a déclaré ce matin Christine Lagarde. « Le conseil d’administration de Veolia lui verse une indemnité, moi j’ajuste le salaire chez EDF pour qu’il n’y ait pas de cumul et qu’il reste au même niveau de rémunération que précédemment », a expliqué mercredi la ministre de l’Economie à des journalistes, selon Reuters.

« Il n’y a pas de cumul opérationnel, c’est ça qui est le plus important (…) Moi j’avais fixé un principe : pas de cumul opérationnel, donc pas de cumul rémunérationnel », a souligné la ministre de l’Economie.