Plus d’une semaine près le terrible séisme qui a secoué Haïti, l’aide internationale est arrivée progressivement dans la capitale de Port-au-Prince. Alors qu’il est encore difficile de faire un bilan de cette catastrophe, de nombreuses organisations ont exprimé le même souci de déployer des efforts concertés. Plusieurs organisations officielles ou non ont exprimé leurs préoccupations sur le problème d’accès à l’eau.
Une véritable course contre la montre est désormais engagée en Haïti. L’eau est absolument vitale pour tous : pour ceux qui étaient coincés sous les décombres, car les secours sur place le rappellent, on meurt de soif en trois jours – et de faim en une semaine mais aussi pour les survivants de Port-au-Prince. Avant le séisme, il n’y avait déjà pas assez de points d’eau pour tout le monde…
Ainsi, dans les heures qui ont suivi le séisme, le Directeur d’Action contre la Faim (ACF) déclarait « Compte-tenu de l’urbanisation anarchique de Port-au-Prince, de la pauvreté endémique et de la manière dont fonctionne l’approvisionnement en eau dans la ville, il faut s’attendre à de grandes difficultés pour accéder à l’eau potable« , rappelant qu’après le passage des violents cyclones qui avaient affecté Haïti fin 2008, ce problème avait rapidement posé « une question de vie ou de mort » pour les populations. L’ONG, qui a fait partir une équipe d’urgence de six personnes dans l’avion affrété par le Quai d’Orsay, a organisé un nouveau départ cette semaine, qui a permis d’acheminer mini-usines de filtration et produits chimiques de purification de l’eau.
Dans le même temps la Sécurité civile Française a emporté dans ses lourds bagages deux unités de production d’eau potable – de quoi purifier une eau contaminée. De son côté, la Croix Rouge en partenariat avec les équipes de Veolia Force (structure d’urgence de Veolia) a affrété aujourd’hui depuis l’aéroport de Vatry (Marne) un avion cargo à destination de Haïti, contenant notamment du matériel de production d’eau. Trois jours après le séisme, ce sont plus de 20 tonnes de matériels destinés à l’approvisionnement en eau qui ont été préparées pour le départ vers Haïti. En parallèle, une équipe d’experts de l’eau de l’entreprise a embarqué pour aller installer les unités mais également pour former les équipes sur place à leur fonctionnement. Ces professionnels de l’eau ont également vocation à apporter une aide aux services des eaux locaux.
Risque d’épidémies d’origine hydrique
Le responsable de cette structure d’intervention d’urgence, qui connait Haïti pour y être intervenu l’année dernière lorsque l’ile à été frappé par plusieurs cyclones dévastateurs, déclarait sur BFM hier soir, que le gros risque résidait surtout dans les épidémies d’origine hydrique qui risquaient de se déclarer si on n’apportait pas très rapidement une solution aux sinistrés. En effet, est-il utile de rappeler que si l’on peut survivre plusieurs jours sans manger on ne peut pas se passer de boire très longtemps ?
Par conséquent, lorsque l’eau potable n’est plus disponible le réflexe est de consommer l’eau qui est à proximité dans les marigots, les cours d’eau? Cependant, vu l’ampleur du désastre il est à craindre que les points d’eau qui restent en état soient contaminés par les cadavres des victimes. Ce serait alors une catastrophe sanitaire majeure risque de s’ajouter à celle que les habitants de Port au Prince vivent déjà.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Acted, une autre ONG qui travaille à l’accès à l’eau et à la promotion de l’hygiène sur Haïti depuis 2004 a immédiatement décidé de regrouper toutes ses effectifs sur Port au Prince afin notamment de distribuer le plus grand nombre de pastilles de désinfection possible pour éviter les épidémies.
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