Dans un entretien accordé lundi au quotidien britannique The Independent, Sir David King, ancien conseiller scientifique en chef de Tony Blair lorsque ce dernier était Premier ministre, revient sur l’affaire du Climategate. Il estime qu’il s’agit d’une opération d’espionnage destinée à torpiller la conférence de Copenhague qui se tenait en décembre dernier.
L’intrusion d’un ou plusieurs pirates informatiques dans les serveurs informatiques de l’unité de recherche climatique de l’Université britannique d’East Anglia avait jeté un voile d’ombre sur les activités de certains climatologues. La publication de mails échangés entre chercheurs britanniques et leurs collègues européens ou américains laissaient à penser qu’il pouvait y avoir eu une manipulation des données, destinées à accroitre les chiffres du réchauffement climatique. Cette affaire baptisée « climategate » avait alors jeté le trouble autour des travaux du Giec notamment.
Selon les propos de David King, repris aujourd’hui dans Le Monde, « cela a été une opération d’une extraordinaire sophistication. Il y a plusieurs organisations capables de mener à bien un tel travail. Ce sont des agences de renseignement nationales, et il me semble que cette opération a été le fait d’un tel groupe. Ce n’est pas une coïncidence si les courriels volés à des personnels de l’université d’East Anglia ont été sortis pour publication un mois avant Copenhague ».
Russes, Américains ?
« Si c’était une opération menée à l’instigation d’un gouvernement, alors je suppose que cela puisse être les services de renseignement russes, poursuit David King King. Si c’est un groupe de francs-tireurs, alors je suppose que cela puisse être les Américains, mais je me hasarde comme tout un chacun. La seule chose est que j’ai travaillé au sein du gouvernement, et que j’ai vu ce genre de choses à l’oeuvre. »
L’article de The Independent ajoute que le gouvernement britannique avait officiellement informé le Giec de son manque de rigueur scientifique dans certains des rapports publiés par ses experts, et que cette situation pouvait devenir inquiétante.
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