Chantal Jouanno a présenté hier en Conseil des ministres, le plan quinquennal anti-algues vertes, plan basé sur les travaux de la mission interministérielle mise en place après le décès d’un cheval et la grave intoxication de son cavalier sur une plage des Cotes-d’Armor en juillet 2009.
Le plan présenté par Chantal Jouanno, estimé à 134 millions sur 5 ans, fixe trois objectifs prioritaire. Tout d’abord il établit une gestion « irréprochable » des algues vertes échouées, une amélioration de leur traitement pour de « supprimer tout risque sanitaire » et « réduire les nuisances sonores« . Il vise également à ce que les algues soient ramassées et « stockées quelques part » avant de subir un processus de méthanisation afin d’éviter un nouveau déversement dans les champs.
Enfin, le plan anti-algues vertes présenté en Conseil des ministres prévoit « l’amélioration des connaissances » sur la prolifération de ces algues et sur les moyens de les valoriser. Pour ce faire, Chantal Jouanno a annoncé la création d’un « groupement de recherche national » afin de remédier à ce « gros problème de connaissance sur ces algues vertes« , et déterminer les conditions de leur formation.
Sont principalement concernés par ce plan, 23 bassins versants du bassin Bretagne-Loire. Un comité de pilotage placé sous la présidence du préfet de Bretagne sera par ailleurs mis en place afin d’en assurer sa mise en oeuvre.
Dans l’attente des détails
Dès sa présentation, ce plan a été diversement accueilli par les organisations écologistes. Ainsi, pour Thierry Dereux, président de France Nature Environnement pour les Cotes-d’Armor, le plan présenté n’insiste pas assez « sur un changement de modèle agricole ». De même, Jean-François Picquot, porte-parole d’Eau et Rivières, s’interroge: « qu’est-il prévu pour réorienter l’agriculture d’un modèle intensif vers un modèle extensif?« .
En revanche, côté agriculteurs, ce plan a été plutôt bien accueilli. « Nous avons le sentiment d’avoir été entendus et que nos propositions ont été prises en compte » confie Laurent Kerlir, président de la Fédération régionale des Syndicats d’exploitants agricoles de Bretagne à l’agence AP. Il reste néanmoins prudent et déclare attendre tous les détails du plan, « le diable se cache souvent dans les détails » et attend la présentation des détails de ce plan à Rennes demain.
Toutefois, le plan prévoit aussi de « réduire les flux de nitrates vers les côtes« , notamment en « modifiant les pratiques agricoles » et en « renforçant les contrôles« . Pour René Ropartz, maire de Saint-Michel-en-Grève, « tout ce qui est annoncé reste très vague« . » Quelle part va aller au préventif, quelle part au ramassage, à la sécurité ? « , s’interroge de son côté Yvette Doré, maire d’Hillion.
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