Alors que sa décision était très attendue par les ONG écologistes, la France s’est positionné hier en faveur d’une interdiction du commerce international du thon rouge, mais une interdiction assortie d’un délai de 18 mois pour son application.
La France a donc pris position en faveur d’une inscription du thon rouge à l’annexe I de la Convention internationale sur les espèces sauvages, mais, après un délai de 18 mois, destiné à évaluer l’état de la ressource. Si la décision française est saluée par toutes les ONG écologistes qui attendaient cette décision, le délai de 18 mois demandé est vivement critiquée. La France a également assorti sa décision de deux autres conditions : la poursuite de la pêche côtière artisanale destinée au marché intérieur et des garanties de l’Union sur des aides à la reconversion.
La décision française divisait les parties en interne. Jean-Louis Borloo favorable à une interdiction totale s’opposait en effet à Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture, partisan d’une mesure moins radicale. Selon lui, une inscription à l’annexe II de la Cites semblait suffisante.
« La paix sociale avec les pêcheurs«
Ce délai demandé par le gouvernement français a donc été immédiatement critiquée par Greenpeace. Pour François Chartier, chargé de campagne Océans au sein de l’organisation écologiste, « on nous dit en substance : sauvons l’espèce, mais pas tout de suite! Le délai demandé pour mettre en oeuvre l’interdiction du commerce international est absurde: cela revient à passer à l’action après la bataille pour la survie du thon rouge ». « Le gouvernement achète ainsi la paix sociale avec les pêcheurs, dans une période d’élections régionales » ajoute-t-il.
Enfin, la France « demande que le Commission apporte le financement adapté, on veut des garanties communautaires de soutien financier« , a insisté pour sa part Bruno Le Maire.
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