Les producteurs de raisin qui avaient déposé plainte pour dénigrement contre le MDRGF, ont été déboutés hier par la justice. C’est une « victoire pour la liberté d’expression » selon le président de l’association écologiste, dont l’étude avait révélé la contamination aux pesticides de 100% des vins conventionnels.
C’est un signe fort que vient de donner la justice aux lanceurs d’alerte. Le Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures est bel et bien légitime à interpeler l’opinion publique sur les dangers des pesticides. Attaquée par la Fédération nationale des producteurs de raisins de table (FNRPT), suite à une étude publiée en 2008, révélant une contamination importante des raisins aux pesticides, l’association écologiste s’est vu reconnaître le droit légitime de publier ses analyses.
Soutenue par le MDRGF, l’étude réalisée par PAN Europe avait été fortement médiatisée lors de sa publication en novembre 2008. Et pour cause. Les résultats de l’analyse de 40 bouteilles de vin rouges issu de toute l’Europe étaient particulièrement surprenants et inquiétants.
100% des vins conventionnels contaminés
L’étude révélait que 100% des vins conventionnels testés étaient contaminés. Par ailleurs, chaque échantillon testé contenait en moyenne plus de 4 résidus de pesticides différents, les plus contaminés d’entre eux contenant jusque 10 pesticides. Enfin, le niveau de contamination était 5 800 fois plus élevé que pour l’eau potable.
Qualifiant cette étude de « malhonnête », les producteurs de raisons avaient décidé d’attaquer l’association écologiste pour dénigrement. Les producteurs de raisins ont été déboutés mercredi par le tribunal de grande instance de Paris. Réclamant un demi-million d’euros de dommages et intérêts, la FNRPT « a été déboutée et condamnée à 1 euro d’amende pour procédure abusive et à nous verser 2.00O euros pour les frais d’avocat », a précisé François Veillerette, président du MDRGF.
« Dans son jugement, le TGI reconnait que le MDRGF s’est exprimé dans le cadre de ses statuts et de son rôle social en publiant les résultats d’analyses montrant la présence de résidus de pesticides dans des raisins vendus en supermarchés. Il nous reconnaît le droit de parler de contamination (.) Le juge a également reconnu que ce genre de travail visait à faire évoluer la législation » a précisé le responsable du MDRGF.
Victoire importante
« Nous nous félicitons de ce jugement qui légitime totalement le travail du MDRGF et notre droit à réaliser et publier des résultats d’analyse de pesticides contenus dans des produits alimentaires. Il s’agit d’une victoire importante pour la liberté d’expression et pour les droits des contre pouvoirs en général dans ce pays. Cette tentative de procès baillons n’a pas abouti » poursuit François Veillerette.
« Nous allons donc continuer sereinement à faire le travail que nos adhérents nous demandent de faire : à savoir informer sur la présence des pesticides dans l’environnement et l’alimentation et travailler à obtenir des législations plus protectrices de l’environnement et de la santé » a conclu le président du MDRGF.
> Pour en savoir + : Consulter l’étude vin PAN Europe (pdf)
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