Depuis 2002, le Code de la Santé publique précise qu’il est interdit d’ajouter des substances radioactives dans les aliments, les biens de consommation et les produits de construction. Pourtant, les industriels pourraient avoir une possibilité de mélanger leurs déchets radioactifs à d’autres produits, notamment des matériaux de construction.
Alors que le Code de la Santé publique prévoit l’interdiction d’utiliser des matériaux ayant été en contact avec des substances radioactives dans les biens de consommation ou de construction, un arrêté ministériel daté de mai 2009 permettant aux industriels de bénéficier d’une dérogation.
Cette dérogation exclut toutefois les aliments, les cosmétiques, les bijoux, les jouets et d’une façon générale, tous les matériaux en contact avec les aliments et l’eau. De ce fait, n’étant pas exclus de cette dérogation, il semble désormais possible que certains matériaux de construction soient fabriqués en partie avec des matériaux radioactifs. Une aubaine pour les industriels qui pourraient alors réaliser des économies substantielles en évitant de stocker leurs déchets nucléaires. Ils peuvent alors les écouler en les mélangeant à d’autres matériaux et en faire des gravats ou du ciment.
C’est « criminel«
Interrogé par le quotidien Libération, Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité, « c’est irresponsable, criminel« . Il s’agit « d’une porte ouverte à l’éparpillement de la pollution radioactive (…) Inclure des substances même faiblement radioactives, dans la nature, c’est accroitre le risque de cancers« , poursuit-il.
Cette situation fait bien évidemment réagir les associations écologistes dont Greenpeace, les Amis de la Terre ou encore Agir pour l’Environnement. De son côté, la Criirad exige « un moratoire sur tous les projets d’enfouissement de déchets radioactifs« . Au ministère de l’Environnement, on tente d’apaiser les tensions. Stéphane Noël, responsable de la mission sûreté nucléaire et radioprotection, explique dans les colonnes du quotidien que « le code de la santé publique prévoyait des dérogations que l’arrêté ne fait que préciser (…) Chaque demande d’industriel fera l’objet d’une instruction très approfondie, et ne sera validée que si le projet ne présente aucun risque environnemental ou sanitaire », précise-t-il.
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