Selon le rapport militaire « La genèse de l’organisation et les expérimentations au Sahara – rapport sur les essais nucléaires français 1960-1965 », classé « confidentiel défense », publié aujourd’hui dans le Parisien, l’armée française aurait délibérément exposé des soldats à des radiations, lors d’essais atmosphériques au début des années 60 en Algérie.
Chair atomique ? Selon l’information révélée aujourd’hui par Le Parisien, à l’occasion des essais nucléaires menés dans le désert algérien, l’armée française aurait volontairement positionné des soldats près du point d’explosion. L’objectif était « d’étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l’homme par l’arme atomique, afin d’obtenir les éléments nécessaires à la préparation physique et à la formation morale du combattant moderne« .
Équipés de bottes, gants et masque de combat, les trente hommes sélectionnés disposaient de 45 min pour creuser des trous individuels à 800 m du point zéro. Le rapport note alors après l’explosion, « une absence de brûlures apparentes, effets mécaniques pratiquement nuls, mesure de radioactivité relevée sur les mannequins« . Le texte précise qu’il « semblerait d’après ces résultats, qu’à 800 mètres du point zéro et en dehors de la zone de retombées, le combattant aurait été physiquement apte à continuer le combat« , même s’il reconnait que les vêtements dont disposaient les soldats ne leur offraient qu’une protection très relative.
Toute la transparence sera faite
Aussitôt interrogé par l’agence de presse, le ministre de la Défense Hervé Morin a assuré que « toute la transparence sera faite » sur le niveau d’exposition aux radiations lors de chaque essais nucléaire français. Il a rappelé qu’une « synthèse de ce rapport, faite en janvier 2007 par le ministère de la Défense avait été publiée« . Elle relatait, selon lui, « les expérimentations tactiques durant les opérations Gerboise verte et Gerboise rose« , du nom de code des tirs entrepris il y a cinquante ans.
Hervé Morin a également rappelé le vote récent d’une loi d’indemnisation des victimes des essais, instaurant « une présomption de cause« , ajoutant avoir demandé « à l’Académie des sciences une étude complémentaire sur chaque tir et le niveau d’exposition, dont les conclusions seront publiques ».
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