Révélée en 2007, la polémique sur les déchets radioactifs du parking du Gueugnon FC rebondit une nouvelle fois aujourd’hui, avec les révélations du Canard enchaîné. Visiblement, rien n’est encore réglé dans cette histoire, qui pourrait durer encore très longtemps.
Gueugnon, petite ville ouvrière connu pour ses forges, son stade foot? et maintenant ses déchets radioactifs. Tout débute vraiment lorsque l’usine de traitement d’uranium de la Cogema ferme ses portes en 1980. Ouvert en 1955, le site qui a produit pendant 25 ans près de 10 000 tonnes d’uranium pur, a produit dans le même temps quelque 225 000 tonnes de déchets radioactifs bien embarrassants.
Si Areva est sur la sellette aujourd’hui dans cette affaire, il faut dire que le groupe nucléaire français n’a pas été très regardant à la fermeture du site de Cogema en 1980, sur la destination et la gestion des milliers de tonnes de déchets radioactifs. Enfouis à la va-vite dans autour du site gueugnonnais en tant que simples déchets industriels, ces rebuts de l’industrie nucléaire française resurgissent régulièrement depuis cette date, sans qu’une solution durable et acceptable n’ait encore été véritablement trouvée.
Radioactivité 20 fois supérieure à la normale
C’est la Criirad, laboratoire indépendant spécialiste de la radioactivité en France qui révèle la première l’affaire en 2007. L’aiguillon de la filière nucléaire française met les pieds dans le plat gueugnonnais, lorsqu’elle constate des mesures « 20 fois supérieures » à la normale, autour de l’ancien site d’Areva et notamment sur le parking du stade de football de Gueugnon.
Reconnaissant contraint et forcé l’existence de ce stockage sauvage, répertorié nulle part, Areva confirme la présence d’environ 20 000 tonnes de déchets radioactifs, enfouis seulement à quelque 70 cm de profondeur, sous les pieds de supporters du Gueugnon FC. Après des atermoiements, le groupe d’Anne Lauvergeon propose de recouvrir de goudron ces déchets, une solution qui arrange tout le monde en raison de sa simplicité.
Mais l’affaire se complique l’été dernier, lorsque la fameuse bande de goudron est posée. Au lieu d’atténuer la radioactivité, les travaux ne font qu’aggraver la dangerosité du site. Comme le précise le Canard enchaîné, bloqué par le goudron, le radon 222 gaz radioactif produit par le radium 226, s’accumule et se désintègre en libérant notamment des rayonnements gamma irradiants.
« Pas définitivement réglé » selon Areva
Face à cette situation, un nouveau chantier est en préparation. Pas avare en bricolage de fortune, Areva devrait cette fois au printemps, « étouffer » les rayonnements, au moyen de cailloux et de goudron, le tout pour un coût estimé à 1 million d’euros. Le tout sans aucune garantie de bloquer définitivement la radioactivité du site, Areva estimant humblement qu’il serait « présomptueux d’affirmer que le problème est définitivement réglé ».
Tout est dit ou presque. Pour la Criirad, « il faudra attendre 72 000 ans » pour que la radioactivité de ces déchets ne baisse, ne serait-ce que de moitié.
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