Après le Parlement européen la semaine dernière, c’est désormais la Commission européenne qui a proposé hier que les 27 états membres soutiennent un classement en annexe 1 du thon rouge à la prochaine réunion de la Cites. Toutefois, elle demande un délai de mise en oeuvre de 12 mois.
La Commission se dit vivement préoccupée par le fait que la surpêche du thon rouge de l’Atlantique, largement imputable au commerce international, menace gravement les stocks de cette espèce. La proposition d’une inscription de l’espèce à l’annexe 1 sera donc examinée avec les États membres afin de parvenir à une position commune de l’UE pour la prochaine réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui se tiendra à Doha, au Qatar, du 13 au 25 mars 2010.
Janez Poto?nik, membre de la Commission européenne chargé de l’environnement, estime que « nous avons une responsabilité à l’égard des générations futures, celle de prendre des mesures décisives lorsque nous sommes confrontés à la disparition probablement irréversible d’une espèce. Nous avons le devoir de préserver nos richesses naturelles. Étant donné que les stocks de thon rouge de l’Atlantique risquent fortement d’être bientôt totalement épuisés, nous n’avons d’autre choix que d’agir maintenant et de proposer une interdiction du commerce international de cette espèce« .
Quant à Maria Damanaki, membre de la Commission européenne chargé de la pêche et des affaires maritimes, elle précise que « notre objectif est de garantir un avenir durable aux pêcheurs. Pour ce faire, les stocks de thon rouge doivent être sains, et il est évident pour tous que la surpêche n’est pas la meilleure manière de procéder. La mise en place d’un accord spécial pour les navires pratiquant la pêche artisanale constitue un important volet de la solution que nous proposons aujourd’hui« .
Une inscription, oui…
La Commission européenne considère alors que l’état de conservation médiocre des stocks de thon rouge de l’Atlantique est très préoccupant et reconnaît que la demande de cette espèce est en grande partie déterminée par le commerce international. Bien qu’elle admette que la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) a adopté, depuis 2006, une série de mesures pour remédier à cette situation, la Commission européenne considère qu’au vu des données scientifiques disponibles les plus récentes, le thon rouge de l’Atlantique devrait être inscrit à l’annexe I de la CITES.
L’annexe I regroupe les espèces menacées d’extinction dont le commerce doit être soumis à une réglementation particulièrement stricte et ne doit être autorisé que dans des conditions exceptionnelles . Inscrire le thon rouge à l’annexe I signifierait interdire le commerce international de ce poisson.
… mais dans un an
La Commission européenne propose toutefois que l’inscription ne prenne pas effet immédiatement. La réunion de la CITES à Doha indiquerait que l’entrée en vigueur de cette inscription devrait être décidée par le comité permanent de la CITES dans un délai de 12 mois. Le comité permanent devrait fonder sa décision sur les données scientifiques disponibles les plus récentes relatives à la situation du stock et évaluer le caractère approprié de toute mesure adoptée par la CICTA lors de sa réunion de novembre 2010.
Si l’interdiction entre en vigueur, la Commission européenne veillera à ce que les entreprises de pêche artisanale soient autorisées à approvisionner le marché de l’UE avec des captures provenant des eaux des États membres.
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