A l’issue de la Conférence technique internationale sur les biotechnologies agricoles dans les pays en développement, organisée à Guadalajara, au Mexique du 1er au 4 mars, la FAO réclame que les biotechnologies se mettent plus au service des agriculteurs pauvres des pays défavorisés.
« Les biotechnologies modernes et traditionnelles offrent de puissants outils au secteur agricole, notamment les pêches et la foresterie », a affirmé Modibo Traoré, Sous-Directeur général de la FAO, devant les participants à la Conférence de Guadalajara. « Toutefois, les biotechnologies n’ont pas encore d’impact significatif sur les moyens d’existence des habitants de la plupart des pays en développement », ajoute le responsable de la FAO. « A l’heure actuelle, la majorité de ces pays manquent de technologies, politiques, capacités techniques et infrastructures appropriées et pertinentes pour leur mise au point, leur évaluation et leur déploiement. » regrette Modibo Traoré.
La conférence de Guadalajara a passé en revue les succès et les échecs des biotechnologies dans les différents secteurs de l’alimentation et de l’agriculture des pays en développement. La réunion ne se concentre pas sur les OGM. Selon la FAO, les innovations biotechnologiques peuvent avoir un rôle important à jouer pour doubler la production vivrière d’ici à 2050 et affronter les aléas du changement climatique.
« Durant les dernières décennies, le domaine des biotechnologies a progressé à une vitesse incroyable et engendré de multiples innovations, en particulier dans l’industrie pharmaceutique et le secteur agricole », a fait remarquer Modibo Traoré. Parmi les innovations dans l’agriculture, la FAO cite les variétés de riz hybride pour l’Afrique qui ont permis de doubler les rendements, l’insémination artificielle pour accroître la productivité des vaches laitières au Bangladesh et les méthodes basées sur l’ADN pour dépister les maladies des crevettes en Inde.
Pas que les OGM
Selon la FAO, la plupart des biotechnologies ne sont pas pleinement exploitables car « l’accent n’est mis souvent que sur les OGM, qui éclipsent ainsi toutes les autres biotechnologies et leurs contributions potentielles à l’agriculture. En outre, il reste à faire valoir la synergie entre le secteur public et privé ».
La FAO préconise une nouvelle approche de recherche et développement agricoles fondée sur l’utilisation plus vaste et rationnelle de la biodiversité agricole et ce, en vue de promouvoir le développement et améliorer la sécurité alimentaire. Les nouvelles technologies devraient également apporter des gains d’efficacité grâce à une meilleure gestion des intrants et de la biodiversité.
Cela nécessitera une plus grande participation des agriculteurs, des institutions et des communautés, ainsi que d’autres facteurs favorables, notamment les politiques, le soutien institutionnel et les investissements en capital humain et physique ainsi que le renforcement des compétences dans les pays, affirme l’organisme de l’ONU.
En guise de conclusion, la FAO considère que « la communauté internationale devrait jouer un rôle essentiel en aidant les pays en développement à instaurer des partenariats tout en offrant un cadre de coopération internationale et de financement pour la création, l’adaptation et l’adoption de biotechnologies appropriées ».
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